Affaire Marion Wagon : Fourniret, le Grêlé… quelles pistes pour la disparition non-élucidée de la petite fille ?

14 novembre 1996, Agen (Lot-et-Garonne). Marion Wagon, une écolière âgée de 10 ans disparaît à quelques centaines de mètres de son domicile. L'incompréhension est totale et la fillette demeure introuvable malgré d'importantes mobilisations. A-t-elle été victime d'un rapt ? A-t-elle croisé le chemin d'un prédateur sexuel ? Vingt-sept ans plus tard, le mystère demeure mais certaines pistes questionnent encore.  

D'abord, celle du kidnapping. Le rapt éventuel de Marion Wagon pourrait faire penser au mode opératoire du prédateur tristement célèbre, François Vérove, surnommé "le Grêlé". Cet homme est soupçonné d'avoir commis six viols et au moins trois meurtres en région parisienne entre 1983 et 1994. Aurait-il pu se déplacer à Agen ?

Les suspicions à l'égard de cet homme resteront sans réponse : le suspect a mis fin à ses jours en septembre 2021, laissant seulement derrière lui une lettre évoquant des faits criminels jusqu’en 1997, soit un an après la disparition de Marion Wagon. 

"Le Grêlé" n'est pas le seul tueur en série à avoir été envisagé dans l'enquête. En effet sur cette disparition d'enfant plane un autre nom bien connu : celui de Michel Fourniret. Marion Wagon disparaît en 1996, Michel Fourniret, lui, n'est arrêté qu'en 2004. Le pédocriminel a le profil idéal pour commettre ce type d'acte. Et surtout : Marion Wagon correspond au profil de ses victimes.

Pour autant, la piste interroge : Michel Fourniret a majoritairement sévi dans les Ardennes. "Je vois mal Fourniret dans son engin enlever une gamine dans un territoire qu'il ne connaît pas", explique un inspecteur à la retraite dans Enquêtes criminelles. 

Dans cette affaire, un autre pédocriminel n'a jamais été formellement mis hors de cause bien qu'il ait été dans le collimateur des policiers et cela juste avant qu'on ne leur retire l'affaire : celui de Gilbert B. L'homme réside à une heure et demie d'Agen, et est tristement célèbre des habitants pour son alcoolisme prononcé. Les enquêteurs découvrent également que le suspect a des antécédents d'agressions sexuelles. 

C'est un élément troublant qui va mettre les policiers sur la piste de Gilbert B. Lui et une de ses connaissances, Raymond S., sont identifiés en décembre 1996 à la suite d'un témoignage spontané. Un livreur qui dit avoir surpris une conversation sur sa cibi le jour de la disparition de Marion Wagon. Les deux hommes auraient cherché à se rendre sur Agen de "manière discrète".

Cette piste va être abandonnée en 1997, comme le montrent les épisodes des podcasts Enquêtes criminelles et Les Voix du crime consacrés à la disparition de celle qu'on surnommait "la petite filles des briques de lait". Le dossier est aujourd'hui entre les mains du pôle cold-case de Nanterre.

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