Voici une affaire qui avait grandement marqué les Français. En août 2017, la jeune Maëlys était enlevée et tuée lors d'un mariage à Pont de Beauvoisin dans l'Isère. Déjà condamné à 20 ans de prison pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a été reconnu coupable dans cette affaire et a été condamné à la prison à perpétuité, avec 22 ans de sûreté. Cette peine maximale avait été demandée par Jacques Dallest, le Procureur général de Grenoble. Il a accepté de raconter à RTL son procès Lelandais.
Durant les trois semaines du procès, il a littéralement fait face à Nordahl Lelandais, son box étant situé pile en face de celui de l'accusé. "Je suis malheureusement relativement habitué aux criminels, de par l'expérience qui est la mienne. Il n'était pas différent des autres personnages que j'ai eu à fréquenter. Je l'ai traité comme un accusé ordinaire, dans une affaire qui n'était, elle, pas ordinaire".
Jacques Dallest a ainsi rappelé que son statut professionnel l'obligeait à prendre une certaine distance avec l'accusé et a réfuté toute relation de séduction ou même de haine avec Lelandais. Malgré l'horreur des faits reprochés, il faut garder "une forme de froideur professionnelle, ce qui n'est pas toujours évident pour les familles des victimes", a-t-il confié. "Notre rôle est de juger, de façon la plus neutre possible".
Il a néanmoins voulu rendre hommage à la famille de Maëlys, qui a été "d'une dignité exemplaire durant tout le procès. Ce qui a été le plus émouvant, c'est sans doute le diaporama de la petite Maëlys, riante, avec sa mère. Toutes ces images sont forcément très émouvantes, on a tous été touchés.
Est-ce que Lelandais a violé Maëlys ? Cette question a été au centre des débats lors du procès. Le but étant notamment de connaître les raisons qui l'ont poussé à enlever cette petite enfant à 3 heures du matin lors du mariage.
Pour Jacques Dallest, les raisons étaient sexuelles : "J'ai personnellement considéré qu'il l'avait enlevée pour des raisons sexuelles, mais juridiquement parlant, dans le dossier, nous n'avons pas pu montrer qu'il y avait eu des actes sexuels. Il s'en est par ailleurs défendu jusqu'au bout". Le Procureur a avoué qu'il "aurait été très surpris" que Lelandais avoue des attouchements sexuels.
Finalement, l'accusé a écopé d'une peine à perpétuité, avec 22 ans de sûreté. Pour Jacques Dallest, ce fut une satisfaction intellectuelle : "On se dit, j'ai été suivi, mais il n'y a pas de sentiment de victoire. C'est même terrible de condamner quelqu'un à la peine la plus lourde. Mais j'ai considéré qu'il faisait partie des grands criminels et donc qu'il méritait cette sanction-là.
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