"La première claque est arrivée très vite" : ex-compagne de Jean Imbert, Lila Salet dénonce "l'emprise" exercée par le cuisinier

Fin avril 2025, quatre ex-compagnes du cuisinier Jean Imbert ont confié au magazine Elle qu'elles avaient subi des violences psychologiques et physiques lors de leur relation avec lui. Toutes ces femmes, dont l'ex-Miss France Alexandra Rosenfeld, décrivent les mêmes faits : une emprise qui s'installe puis des violences psychologiques qui deviennent physiques.

L'une des plaignantes qui accusent Jean Imbert, l'ancienne comédienne Lila Salet, témoigne dans Les Voix du crime. En 2012, elle n'avait que 20 ans quand sa relation amoureuse avec le cuisinier de 31 ans s'est transformée en une descente aux enfers : "Au départ, cela ressemble à une histoire d’amour formidable, mais très vite cela devient de l’emprise".

Le cuisinier est aujourd'hui présumé innocent et il nie les faits qui lui sont imputés. Ses avocates ont réagi à ces accusations de violences conjugales dans un communiqué de presse : "Nous ne pouvons plus désormais laisser prospérer sans réagir des récits biaisés et tronqués. Des récits contredits par de nombreux éléments objectifs et par des témoignages qui continuent de parvenir à notre client".

Des débuts aux allures de "lune de miel"

Lila Salet a fait la rencontre de Jean Imbert en 2012, à l'occasion de la fête de fin de tournage de l'un de ses films. Au départ, l'ex-comédienne n'était "pas du tout intéressée" par le cuisinier. Le groupe d'invités s'est rendu chez Jean Imbert pour achever la soirée. Tout le monde s'est échangé ses numéros de portable puis chacun est rentré chez soi.

Après cette soirée, Lila Salet confie que Jean Imbert l'a assaillie de textos, notamment pour l'inviter diner à son restaurant. Lila Salet a fini par accepter et s'est rendue à la table qu'il avait réservée pour elle. À partir de là, une relation s'est créée."Là où tu n'étais pas amoureuse, tu commences à te dire que potentiellement, ce garçon qui met autant d'énergie dans la séduction, ça peut être une jolie histoire. Donc, tu commences à succomber aux charmes de la personne, mais des charmes qui sont très poussifs", affirme la plaignante.

Elle ajoute : "Au départ, il y a cette espèce de lune de miel incroyable. On est le centre de son univers. On est la septième merveille du monde (...) mais très vite cela devient de l'emprise". Jean Imbert a réalisé ses rêves, comme ce jour où elle a confié vouloir monter à bord de l'Orient-Express et qu'une semaine plus tard, ce fut le cas. "Mais le prix que ça va te coûter, toi, derrière, d'être dans l'Orient-Express est incommensurablement plus grand que le fait d'avoir pris un ticket (...) Il te donne énormément au départ pour te reprendre 100% tout", déplore Lila Salet.

Mon monde devait tourner à son rythme à lui

Lila Salet, plaignante contre Jean Imbert

Lila Salet emménage très rapidement chez le cuisinier. Elle affirme que ce dernier "ne supportait pas" qu'elle soit loin de lui. Quand elle souhaitait voir ses amis ou sa famille, elle rapporte qu'il lui fallait "négocier". "C'était une guerre permanente (...) du chantage affectif", décrit-elle. "Pourquoi tu vas boire ce verre ?", lui demandait par exemple Jean Imbert selon la plaignante.

Isolement et dénigrements

L'ex-comédienne s'est alors progressivement retrouvée isolée de son entourage. Elle est même allée jusqu'à "abandonner l'idée de sa propre vie", explique-t-elle. À cette époque, Lila Salet se reconvertit dans la musique et ne pouvait même pas se rendre à ses répétitions : "Je n'avais pas le droit d'y aller".

Cet appartement qui n'est pas le sien, la jeune-femme explique qu'elle doit s'y enfermer durant des mois. À l'isolement, s'ajoutent graduellement les dénigrements. Tout commence par "des petites phrases" sur sa tenue vestimentaire qu'il n'apprécie pas. Des vêtements "de pute" ou "de tapin", disait-il selon les propos rapportés par Lila Salet. 

Elle est ensuite rabaissée : "J'étais une camée, je n'étais qu'une droguée, je m'étais fait tourner par tout Paris, je n'étais pas digne d'être avec lui. Et donc, effectivement, au départ, ça démarre par des petites réflexions qui deviennent (...) quotidiennes et constantes. Après, la discussion ne peut plus se faire que comme ça. Tu t'es vue franchement ce matin, mais t'es moche. Franchement, mais t'es dégueulasse. T'es con, c'est pas possible d'être con comme ça."

Deux épisodes de graves violences

Lila Salet et Jean Imbert se sont rendus quelques jours à Florence en Italie. À ce moment-là, il avait déjà été violent, selon elle : "La première claque est arrivée très vite" dans la relation. Le dernier matin de ce voyage, Lila Salet explique avoir retrouvé "Jean dans la chambre d'hôtel en train de fouiller dans son téléphone" Et il me dit "Oui, t'as reçu "Comment ça va ma chérie ?" de la part d'un garçon. Tu me trompes, c'est obligatoire", raconte la jeune femme. À ce moment-là, Lila Salet raconte avoir été griffée, enfermée, baffée et aspergée de champagne dans les yeux. Elle dit aussi qu'il lui a craché dessus.

Combien de fois on a vu des gens sourire sur des photos alors qu'ils n'allaient pas bien ?

Lila Salet, plaignante contre Jean Imbert

Les deux avocates de Jean Imbert démentent cette scène. Pour elles, les posts Instagram de Lila Salet lors de ce week-end à Florence sont incompatibles avec les faits dénoncés. Dans Les Voix du crime, la plaignante réplique : "Il n'y a aucune photo de nous deux, déjà, première chose. Il y a trois jours de voyage, il y a deux jours où je poste et il y a un jour où je ne poste pas. Et évidemment, c'est le jour où j'étais séquestrée (...) Combien de fois on a vu des gens sourire sur des photos alors qu'ils n'allaient pas bien ?".

Le second épisode se déroule à Paris en 2013. De retour de ce voyage traumatisant, Lila Salet se réfugie chez elle avec un ami. Elle raconte que Jean Imbert a débarqué en pleine nuit, a coupé le courant et a démonté les deux portes palières de son appartement. Il s'y est introduit par effraction alors que Lila Salet et son ami s'étaient réfugiés dans la salle de bain. Jean Imbert a ensuite été arrêté par la police, alertée par des voisins. Le soir même des faits, Lila Salet a déposé une première plainte.

Une seconde plainte et une enquête en cours

"À partir de ce moment-là, la presse s'en est emparée et Jean a commencé à me laver le cerveau là-dessus parce qu'il a commencé à utiliser les cordes sensibles en me disant qu'il fallait que je retire cette plainte parce que j'étais en train de lui gâcher sa vie, en pleurant", explique Lila Salet. L'ex-comédienne a retiré sa plainte "par pitié". Aujourd'hui, elle regrette et ne compte pas "faire deux fois la même erreur".

Plus de dix ans après les faits, elle décide de prendre la parole publiquement avec trois autres ex-compagnes de Jean Imbert. Elle a déposé plainte à nouveau en août 2025. "J'ai compris que je n'étais pas seule(...) On est toutes capables de retracer exactement la même histoire", décrit Lila Salet. Malgré le délai de prescription dépassé, l'acte était "symbolique" et a permis de catégoriser de nouveaux faits comme la séquestration dont elle accuse Jean Imbert.

Le 27 août 2025, le parquet de Versailles a ouvert une enquête pour "violences sur conjoint" à la suite de cette plainte. Jean Imbert s'est "mis en retrait" de ses fonctions le temps de l'instruction. Aujourd'hui, Lila Salet attend "tout de la justice" : "Des gens l'ont couvert, des gens continuent de le couvrir. Il faut que ça cesse, tout simplement."

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