"J'ai eu peur pour ma vie" : Lila Salet, ex-compagne de Jean Imbert, décrit sur RTL une "séquestration" lors d'un séjour à Florence

C'est une femme qui ne veut plus se taire. Lila Salet, ex-compagne du chef Jean Imbert, prend la parole pour la première fois depuis dépôt de plainte ce week-end du 23-24 août 2025. Une plainte pour violence contre conjoint et séquestration. Il aura fallu 12 ans à Lila Salet pour enclencher une procédure judiciaire.

"Il s'est passé beaucoup de choses dans cette affaire. Il faut comprendre une chose, c'est que moi, ça fait déjà plus de 12 ans que j'alerte sur cette personne. (...) Ça fait 12 ans que j'ai subi des choses et ça fait 12 ans que j'alerte à ma manière. Quiconque m'a croisée sait ce que je pense de cet homme. J'ai toujours dit qu'il était violent et j'ai toujours dit qu'il s'était passé des choses horribles", lance-t-elle au micro de RTL ce mercredi 27 août. 

"J'ai l'impression de reprendre le fil de ma vie que j'ai laissé en 2013 et j'ai l'impression que la justice n'a pas pu être rendue dans cette affaire. Tout simplement parce que quelqu'un, Jean Imbert, m'a empêché de le faire. Il a usé de tout le spectre de la manipulation après ce premier dépôt de plainte en 2013", avance Lila Salet au micro de Marc-Olivier Fogiel.

Lila Salet décrit des contraintes indirectes pour expliquer le temps qu'il a fallu pour qu'elle franchisse la porte d'un commissariat. "C'est plus pernicieux que ça. C'est que j'avais encore des sentiments pour lui. Il faut comprendre que j'ai aimé cet homme très fort et que ça m'a coûté très cher. Parce que son amour, c'est une forme d'amour très particulière. C'est une emprise, c'est un mécanisme qu'on reconnaît et qu'on a toutes [les femmes qui dénoncent publiquement Jean Imbert, témoignages publiés pour la première fois dans les colonnes de Elle en avril 2025] reconnues.

Des "remarques insidieuses"

De son côté, Jean Imbert conteste les accusations de ses ex-compagnes. Concernant Lila Salet, les faits qu'elle dénonce remontent à une période située entre septembre 2012 et fin 2013. Elle décrit d'abord une grande histoire d'amour, très intense.

"C'est d'abord une escalade vers quelque chose d'extraordinaire. On n'a jamais été aimé comme ça, décrit-elle. Moi, en tout cas, à l'âge que j'avais, à 20 ans... [Jean Imbert en avait 30]. On avait une dizaine d'années d'écart. C'était la première fois que j'étais aimée de cette manière, avec une intensité que je ne pourrais pas décrire et que je n'ai jamais ressentie après, d'ailleurs. Les mots d'amour arrivent extrêmement vite. C'est-à-dire que d'un coup, on fait partie de sa vie, pleine et complète. Et il nous inclut dans la totalité de ce qu'il est".

Et Lila Imbert de compléter : "Les bas, c'est, d'un coup, les remarques insidieuses. (...) D'un coup, ce jean 'ne te va pas très bien, tu es un peu boudinée dedans'. Là, 'franchement, tu mets trop de maquillage'. Là, 'ta coupe de cheveux ne va pas du tout', se souvient-elle. Et c'est tous les jours des petites remarques qui nous font douter de ce que nous sommes." Outre la description de ces violences psychologiques, d'une forme d'emprise, Lila Salet décrit aussi des violences physiques et une séquestration lors d'un séjour à Florence en Italie. 

Que s'est-il passé à Florence ? La version de Lila Salet

"On a quelqu'un qui ne se gère pas sur ses émotions. Encore une fois, son amour est extraordinairement grand, ses frustrations et ses colères le sont tout autant. C'est de la jalousie pure. À Florence, c'est une frustration de la part de cet homme, c'est une jalousie complète. Je pars juste boire un café le matin, je laisse mon téléphone dans notre chambre d'hôtel, lui est dans la chambre seul, et je vois qu'il met un certain temps à venir me rejoindre au petit déjeuner. C'était le dernier jour [de notre séjour]. Je marque bien ça parce que c'est extrêmement important."

Le déroulé des événements est, selon Lila Salet crucial car la défense du chef Jean Imbert expliquent que celle-ci a posté sur le réseau social Instagram des photos dans lesquelles on voit son bonheur. Une émotion qui entrerait, selon eux, en contradiction totale avec le récit d'une séquestration.

"Ils ne disent pas que j'ai posté tous les jours, insiste Lila Salet sur RTL. Ils disent que j'ai posté deux jours : le 15 et 16. Sauf qu'il y a effectivement un jour qui manque et ça je pense que l'information, ils ne l'ont pas. Ils n'ont pas dû retrouver ce que j'ai comme preuve matérielle et que j'ai transmise d'ailleurs à mon avocat. Nous étions en voyage là-bas du 15 au 17 janvier. Et moi, qui paraît apparemment à leurs yeux donc une posteuse frénétique, bizarrement, très étrangement, le dernier jour, donc le 17, je n'ai absolument rien posté. Je vous laisse deviner donc pourquoi je n'ai rien posté."

Une violence qui sort de nulle part

Lila Salet sur RTL

Au micro de RTL, Lila Salet restitue le fil de ses souvenirs. "Je suis descendue boire ce café. Je vois qu'il ne descend pas. Je remonte dans la chambre et en fait, il est sur le lit. Il a mon téléphone entre les mains. Je venais de recevoir un texto qui disait 'Comment ça va, ma chérie ?' de la part d'un garçon. Et c'est là-dessus que les faits ont démarré."

Lila Salet égraine les conséquences de la lecture de ce texto par son ex-compagnon : "Me mettre sur le lit, me mettre des grandes baffes, m'interdire de sortir de cette chambre pendant plusieurs heures. Et j'ai vraiment eu peur pour ma vie à ce moment-là. Il faut comprendre que c'est vraiment, d'un coup, une violence qui sort de nulle part. Parce que moi, excusez-moi, je reçois des textos de mes copains. J'ai des gens qui me disent qu'ils m'aiment, que ce soit des garçons ou des filles. Et c'est normal à 20 ans. Et dans sa tête à lui, c'est parce que je le trompais."

"Le 17, je ne poste rien parce que forcément, je ne pouvais plus. Tout simplement parce que je n'avais pas mon téléphone entre les mains et que j'étais séquestrée et que je suis allée me mettre dans la salle de bain tellement j'avais peur. J'ai attendu que ça passe et qu'il redescende. Mais j'avais les yeux rouges écarlate de sang parce qu'il m'avait mis du champagne dans les yeux. Et donc, le 17, on rentre. Le 18, je reposte une photo où j'ai l'air très heureuse, mais ça, j'ai hâte qu'on vienne m'attaquer en me disant 'mais regardez, elle sourit sur les photos'. Combien de fois, vous avez dit que vous y alliez bien, quand en fait, vous n'alliez pas bien ? Ça, ça tient vraiment comme argument ?", s'interroge-t-elle.

La "baffe de trop"

Cette séquence ne met pas immédiatement un terme à la relation entre Lila Salet et Jean Imbert. "J'y suis retournée plusieurs fois, oui. Il se confond en excuses. Il vous explique qu'il vous aime, qu'il veut vous faire des enfants, que vous êtes la prunelle de ses yeux, que vous comptez plus que tout. En fait, il s'est emporté, le pauvre homme. Il ne se gère pas, il veut aller se faire soigner. Il le marque noir sur blanc dans un texte qu'il m'a envoyé", souligne Lila Salet.

C'est "la baffe de trop" qui scellera la relation, raconte-t-elle. "La baffe de trop où, en fait, dans une voiture, il me regarde droit dans les yeux et me dit : 'Je te jure, plus jamais je te touche. Plus jamais je te touche.' Les larmes aux yeux. Je le contredis sur quelque chose et il m'en met une". Cette version de Lila Salet est contestée par Jean Imbert qui nie avoir violenté son ex-compagne. 

"Il ne nie pas avoir, par frustration, être venu défoncer mes deux portes à mains nues, reprend Lila Salet. Et ça, c'est extrêmement important. Parce que dans la temporalité des faits, le 18, je suis chez un ami, je ne veux pas rentrer chez moi. J'ai tellement peur de rentrer chez moi dans mon appartement du Marais que je demande à un ami, le 22, de rester avec moi plusieurs jours. J'avais raison, puisque le 22 au soir, il est venu défoncer mes deux portes à mains nues, me mettre dans le noir. Ce qu'il ne savait pas, c'est que j'étais accompagnée de quelqu'un. Ça, il ne le nie pas. Pourquoi ? Parce que tous les faits où il y a des témoins, il ne les nie pas. Comme Alexandra Rosenfeld et son coup de tête." Après cette séquence, Lila Salet a déposé une plainte qu'elle a par la suite retirée. 

Des faits prescrits

Aujourd'hui, Lila Salet ne croit pas que son ex-compagnon ait fondamentalement changé avec le temps. La femme qui partage la vie du chef depuis 5 ans explique qu'elle ne vit pas cette emprise ou des violences psychologiques ou physiques comparables. "Oui, parce qu'elle est dans le déni, avance Lila Salet. Je peux vous dire que nous, personnellement, on a d'autres informations."

Lila Salet a des attentes mesurées concernant la plainte qu'elle a déposé. "Les faits sont prescrits, précise-t-elle. Mais à la base, je vais vous dire, je ne pensais même pas que l'enquête allait être ouverte. Je suis extrêmement surprise dans le bon sens que ça le soit, confie-t-elle. Et ça vient aussi poser une question du temps de prescription, parce que six ans pour des faits de violence de ce type-là, je trouve ça très court. Donc le débat pourrait peut-être être relancé là-dessus".

Outre ce débat sur la prescription qu'elle espère relancer, Lila Salet veut que son témoignage soit utile à d'autres femmes. "[Je le fais] aussi pour que les autres femmes qui m'entendent aujourd'hui, toutes celles qui ont souffert, puissent aussi voir que c'est possible et qu'elles seront entendues et que la justice pourra être rendue", conclut-elle. 

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