En sept ans, il n'a accordé qu'une seule interview. Frédéric Péchier, ancien anesthésiste, se confie au micro de RTL ce mardi 5 mars. Il est accusé d'avoir empoisonné trente patients dans deux cliniques de Besançon. 12 sont décédés. Il est mis en examen, et encourt la réclusion à perpétuité.
"Très clairement, oui, je m'attends à un procès. Je veux un procès pour pouvoir sortir de là définitivement blanchi. J'ai toujours demandé ça à mes avocats. Qu'il y ait quelque chose qui montre par A + B qu'il n'y a pas d'empoisonnement, que je ne suis pas la personne qui est décrite dans cette instruction", clame-t-il.
S'il tient autant à un procès en cours d'Assise, c'est qu'il considère que "c'est la seule façon pour moi d'être innocenté, sauf s'il y a retournement de situation".
Concernant sa défense, il explique que "dans deux cas je pense que, c'est ma théorie, je pourrais médicalement expliquer que cette pollution a eu lieu après l'intervention. Le dernier cas, c'était le cas où je m'occupais du patient, la pollution a eu lieu je ne sais pas quand. Et si c'était moi le pollueur, il est évident que j'aurais fait moi-même le diagnostic rapidement".
"Polluer ces poches avant, concernant la polyclinique de Franche-Comté, il a été démontré que ce n'était pas possible. Dans la polyclinique, je n'étais pas là deux cas sur trois, à la clinique Saint-Vincent plusieurs fois. C'est-à-dire présent dans les murs, quelques fois en consultation ou autre chose, mais je n'étais pas là en permanence", insiste l'ancien anesthésiste.
"La chose qu'il faut savoir, c'est que depuis 2012, 2013, j'avais en charge les plannings et la coordination de l'anesthésie. Et pour ça, j'avais un téléphone personnel interne. J'étais le seul anesthésiste à l'avoir. Et dans toutes les auditions faites par les chirurgiens, les anesthésistes, il est dit à chaque fois, s'il y a un problème, on appelle Péchier", affirme-t-il, pour expliquer son omniprésence au sein des blocs. "Je n'ai jamais surgi au dernier moment, ça n'est pas vrai", martèle-t-il.
Frédéric Péchier réfute également la théorie disant qu'il était en conflit avec des collègues. "Pas plus que dans une boîte où des gens travaillent ensemble pour travailler et d'autres ont plus d'affinités. Mais je n'avais pas de conflit aigu avec mes collègues. J'ai vu des conflits aigus de collègues, jusqu'à certains qui fracassaient le casier de l'un, en disant 'la prochaine fois, c'est pour ta gueule', ce genre de choses.(...) L'ambiance n'est pas favorable dans ce service, mais moi je n'avais de problème avec personne, je ne me suis jamais engueulé avec quelqu'un", assure-t-il.
Avec un autre argument dans son dossier : une lettre anonyme, que les enquêteurs ont en leur possession, qui retrace une conversation entendue entre deux personnes, disant par exemple "On sera bientôt débarrassé de ce salopard".
Et de confier : "Il n'y a pas une journée sans que je pense au dossier. J'aurais aimé leur parler directement [aux familles des victimes, NDLR], pour pouvoir leur expliquer certains dossiers qui sont uniquement médicaux".
"Je suis profondément attaché à ce que les victimes puissent avoir une explication formelle. C'est-à-dire qu'il arrivera à la fin du procès un non-lieu, mais ces victimes-là on ne leur donnera plus un pseudo-empoisonneur, on va leur dire 'voilà on n'a pas de preuves, on n'a rien, donc on a un non-lieu'. Et ça sera très perturbant pour eux et je le comprends, je comprends leur souffrance, parce qu'à ce moment-là, il va falloir qu'elles aient un diagnostic", rappelle-t-il.
Il souligne : "En sept ans, on n'a toujours pas réussi à prouver ma culpabilité. C'est ça le problème. Il n'y a aucun élément qui puisse, de façon formelle, prouver ma culpabilité". Concernant les preuves de son innocence : "Tout ce qui a été fait, en termes de recherches d'ADN, papillaire... En aucun cas, on ne retrouve mes empreintes. Aucune personne n'a dit 'j'ai vu Péchier dans un autre bloc manipuler des poches ou avoir une attitude bizarre'".
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