INFO RTL - Monique Olivier avoue son rôle dans l'enlèvement et la mort d'une autre victime de Michel Fourniret en 1993

Cela fait plus de trente ans que les sœurs et la famille de Lydie Logé attendaient de savoir. Savoir pourquoi la jeune femme âgée de 29 ans a subitement disparu quelques jours avant Noël, le 18 décembre 1993. Savoir si le tueur en série Michel Fourniret, qui avait fait des aveux partiels en 2019 avant son décès en 2021, était bien responsable de l'enlèvement et de la mort de Lydie, dont le corps n'a jamais été retrouvé.

C'est désormais une certitude. D'après les informations de RTL, l'ex-femme du tueur Monique Olivier a avoué, lors d'un interrogatoire par la juge en mai dernier, sa participation au meurtre et à l'enlèvement de la jeune femme dans son petit village l'Orne, alors qu'elle rentrait de ses courses de Noël à Argentan. Cela faisait plusieurs années que l'ex-femme de "l'Ogre des Ardennes" était interrogée sur cet autre crime présumé du couple par le pôle cold-case de Nanterre. Cette fois-ci, la septuagénaire a donné des indications précises qui la situe sur les lieux des faits le 18 décembre 1993. Elle a également détaillé ce que la jeune femme avait subi. 

Lydie Logé alors était maman d'un petit garçon de 7 ans, gardé par son père le jour des faits.    

D'après nos informations, Monique Olivier a en effet reconnu que le couple avait enlevé la jeune femme qui venait juste de rentrer chez elle, une maison située au bout de son village de Saint-Christophe le-Jajolet. Après de longues heures d'interrogatoires, la septuagénaire a ensuite détaillé devant la juge, Sabine Khéris, la tentative de viol que lui avait fait subir Michel Fourniret, tentative avortée du fait des difficultés du tueur à avoir une érection. "Elle a été témoin de mon incapacité", avait déclaré Michel Fourniret aux enquêteurs en 2019 avant de mimer la façon dont il avait étranglé la jeune mère de famille. Monique Olivier a confirmé le meurtre et la dissimulation du cadavre, à laquelle elle reconnait avoir participé.

Ces aveux viennent couronner les investigations qui avaient débuté en 2016 avec l'identification de l'ADN de Lydie Logé sur un des éléments retrouvés sur le tapis de sol du véhicule de Michel Fourniret, et conservé dans les scellés depuis 2003. Lors de sa garde à vue, Michel Fourniret avait également eu cette formule sibylline : "je ne vois que moi pour avoir mis fin à son parcours de vie".             

De nouvelles fouilles discrètes

Un transport sur les lieux est prévu cette semaine, en présence de Monique Olivier, avec la juge Sabine Khéris, dans l'espoir que la suspecte donne des indications sur le lieu où le corps a été enterré. Ce transport pourrait durer plusieurs jours. D'après nos informations, plusieurs campagnes de fouilles ont déjà été discrètement menées ces derniers mois, après l'appel à témoins lancé par les sœurs Logé sur RTL en juin 2023.  

"La famille de Lydie Logé attend plus que ces aveux faits par Monique Olivier, elle attend qu'elle indique l'endroit où a été dissimulé le corps de Lydie", déclare à RTL Me Corinne Hermann, avocate de la famille de la victime.

Dans ce dossier, Michel Fourniret avait été mis en examen en décembre 2020 pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" mais il est aujourd'hui décédé. Monique Olivier a été ensuite mise en examen début 2021 pour complicité, mais jusqu'ici un procès restait incertain sans aveux de sa part. C'est désormais une perspective très probable.

Monique Olivier a déjà été condamnée pour onze meurtres et complicité de meurtres, dont deux fois à la fois à la perpétuité.

Contacté par RTL, l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, n'a pas souhaité faire de commentaires. 

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