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Incendie : comment les enquêteurs recherchent des indices pour trouver l'origine d'un feu ?

Plusieurs incendies importants se sont déclenchés ces derniers jours, notamment dans le sud de la France. Afin de trouver l'origine de ces feux, des enquêtes sont menées dès les premières heures. Policiers et gendarmes s'activent près des sols calcinés, des bords de route et des pinèdes, à la recherche du moindre indice.

Un incendie a parcouru 400 hectares le 29 juin 2025 dans l'Aude
Crédit : IDRISS BIGOU-GILLES / AFP
Gendarmes de l'identification criminelle : comment travaillent-ils ? Comment remontent-ils à l'origine de l'incendie ?
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Gendarmes de l'identification criminelle : comment travaillent-ils ? Comment remontent-ils à l'origine de l'incendie ?
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Raphaël Vantard
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Il y a encore quelques flammes dans cette pinède calcinée près de Narbonne (Aude), ce mardi 9 juillet, lorsque la camionnette blanche de l’identification criminelle s’arrête. L’adjudant Manieri a repéré les lieux avec ses équipes. Ici, potentiellement, il y a des prélèvements à faire qui pourraient expliquer les causes de l’incendie. À peine garée, l’adjudant Manieri s’équipe.

"Nous mettons des gants, bien entendu, pour éviter de mettre notre ADN sur la scène. De la même manière, nous portons aussi un masque, une charlotte, des bottes. En effet, on ne sait pas où on évolue et on ne sait pas ce qu'il y a. Enfin, il y a une combinaison blanche, toujours pour éviter d'apporter quelque chose sur la scène."

Direction, ensuite, le chemin de la pinède et très vite l’œil du technicien en identification s’arrête sur plusieurs objets suspects.

On veille à ne rien rater.

L’adjudant Manieri de l’identification criminelle

"Si on regarde un peu à droite et à gauche, il y a potentiellement des choses qui méritent d'être observées, prélevées et qui doivent être analysées. Derrière, par exemple, il y a une bouteille. Qu'est-ce que cette bouteille fait là ? Est-ce qu'elle renfermait de la bière ? Est-ce qu'elle renfermait autre chose ? Donc, on veille surtout à ne rien rater et ratisser extrêmement largement", indique-t-il.

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Prélevée et mise dans un sac, cette bouteille en verre part presque immédiatement pour être analysée en laboratoire. L'un des objets les plus recherchés sur ces feux est le mégot

Il est tristement célèbre et est traqué comme un fugitif sur tous les lieux d’incendie, sur les bords de routes, dans les chemins à proximité du feu. Le problème, c’est qu’il y a souvent beaucoup de mégots. Comment savoir, lequel a pu lancer un incendie ? Avec le temps, les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie ont appris à lire dans ce résidu de cigarettes.

Distinguer les vieux mégôts des nouveaux

"Tout le monde s'attend à ce fameux mégot dont on sait très bien qu'il va être jeté. On imagine fort bien quelque chose qui a des stigmates d'un mégot qui est récent et propre. On a la partie filtre et la partie cigarette. Mais on va discerner un mégot qui nous semble plutôt récent par opposition à quelque chose qui est écrasé, sale, qui a subi l'action des intempéries et la poussière", ajoute-t-il.

Aux côtés des techniciens en identification criminelle, d’autres professionnels sont sur le pont au plus près de l’incendie. À Narbonne, ici, ce sont des gendarmes de la brigade de recherche. Ils traquent à proximité des flammes les autres indices susceptibles d’expliquer le départ du feu. Stylo, carnet et appareil photo en main, ils explorent, eux aussi, le sol calciné. 

Des chiens renifleurs pour détecter des traces

"On est obligé de s'imprégner des lieux, de comprendre comment ça s'est passé, comment ça s'est déroulé. Ça peut être la première hypothèse, la négligence. La deuxième hypothèse, la malveillance. Et la troisième hypothèse, un acte comme un arc électrique qui ne dépend pas des circonstances humaines. On s'appuie aussi sur des investigations en termes de vidéos, d'enquêtes de voisinage, savoir auprès de la population s'il y a eu des témoins, s'il y a eu des appels", explique Nadia, l'une de ces gendarmes. 

Son collègue Frédéric ajoute : "C'est un regroupement d'éléments qui va nous permettre d'établir la vérité et les circonstances des faits."

En plus de tous ces moyens, les gendarmes bénéficient aussi de l'appui de chiens renifleurs pour détecter, près du départ supposé de l’incendie, une trace éventuelle d’hydrocarbures. Pour le moment, ces premières investigations n’ont pas encore permis de trouver la cause de cet incendie dans l’Aude.

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