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Human Bomb : "On est dans le noir le plus complet jusqu'à la fin", dit le patron de la PJ

PODCAST - Du 13 au 15 mai 1993, "H. B." prend en otage toute une classe de petite section et son institutrice à Neuilly-sur-Seine. Claude Cancès était alors à la tête du 36 Quai des Orfèvres.

Des policiers évacuent les derniers enfants otages de la maternelle Commandant Charcot, le 15 mai 1993 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Crédit : PIERRE BOUSSEL / AFP
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Agnès Bonfillon
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Qui est "H. B." ? Et pourquoi a-t-il pris une classe de petite section en otage ce matin du 13 mai 1993 ? Pendant 46 heures, les différents services de la police parisienne vont s'atteler à comprendre les mécanismes qui ont conduit cet homme anonyme à pénétrer dans l'école maternelle du Commandant Charcot à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Ils ne pourront répondre à ces deux questions qu'au matin du deuxième jour de la prise d'otages, lorsque "H. B." est abattu par le Raid et son identité révélée.

"H. B." est en fait Erick Schmitt, un entrepreneur isolé et en faillite. Pendant deux jours il a réussi à conserver son anonymat en passant ses revendications par écrit et en menaçant de faire exploser l'école. "Il était venu avec une ceinture d'explosifs autour de sa taille et des pains d'explosifs qu'il a placés aux quatre coins de la classe, se souvient Claude Cancès, directeur de la police judiciaire de l'époque dans Les Voix du crime. Il avait la possibilité à tout moment de faire sauter soit sa ceinture, soit les explosifs autour de la classe, soit tout le dispositif."

"H. B." avait un détonateur, une petite lumière qui brillait chaque fois que quelqu'un entrait dans la salle, dont Nicolas Sarkozy alors maire de la ville et ministre du Budget. "Il faut savoir que lorsque le négociateur pénétrait dans les lieux (...) il appuyait sur cette petite lumière et qu'il suffisait, qu'il relâche un pouce et tout sautait. Et notre inquiétude pendant 46 heures, ça a été que sous l'effet de la fatigue, il relâche, il s'assoupisse et que l'école saute."

Là, on est dans le noir le plus complet jusqu'à la fin

Claude Cancès

Au sein de l'école, le Raid est mobilisé dans son PC mais à l'extérieur, dans le quartier, ce sont aussi les différents services de la police parisienne qui enquêtent. "Les gens de la brigade criminelle et de la brigade de répression du banditisme ont travaillé pendant 46 heures !" s'exclame Claude Cancès.

"Vous pouvez pas vous imaginer le nombre d'appels qui sont arrivés dans les commissariats à Neuilly ou à travers la France, des gens qui nous signalaient leur frère ou leur parent ou l'individu qui était susceptible d'être 'H. B'. On a fait les recherches dans tous les hôpitaux psychiatriques, à l'étranger aussi et jusqu'à la fin, on n'a pas pu l'identifier."

Un obstacle non négligeable lorsqu'il s'agit de négocier la vie de 21 enfants. "Lorsqu'on a l'identité du preneur d'otages, ça facilite les choses. On connaît son passé. On peut éventuellement faire venir des relations à lui, la famille ou des amis qui peuvent nous aider à débloquer la situation. Mais là, on est dans le noir le plus complet jusqu'à la fin", explique Claude Cancès.

Le flic dans toutes ces affaires, il aime bien savoir pourquoi et comment, comprendre

Claude Cancès

Finalement au petit matin du samedi 15 mai 1993, "H. B." est abattu par un agent du Raid et les six enfants restant dans la salle de classe sont libérés sains et saufs. Sa mort sera marquée par une polémique : a-t-il été exécuté dans son sommeil ou s'était-il réveillé comme l'affirmera l'homme l'ayant neutralisé ?

"Vous savez, le flic dans toutes ces affaires, il aime bien savoir pourquoi et comment, comprendre, affirme Claude Cancès. Et le flic n'est pas justicier. Contrairement aux rumeurs qui ont été répandues, qu'on lui avait donné des instructions pour tirer (...) à aucun moment quelqu'un a donné des instructions pour tuer le preneur d'otages."

Trente ans après, Claude Cancès se souvient de ces deux jours de tension et de fatigue extrêmes qu'il a vécu au plus près. "Avec le temps, il y a des souvenirs qui se sont mêlés, des moments de scènes que j'ai vécues auprès des gens, du réel et des parents. C'est gravé dans ma mémoire à jamais, c'est évident."

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