Dans la matinée du 13 mai 1993, à Neuilly-sur-Seine, le temps s'est arrêté dans la maternelle Commandant Charcot. Aux alentours de 9h30, un homme cagoulé, vêtu de noir et armé d'explosifs, fait irruption dans une classe de petite section où se trouvent 21 élèves et leur institutrice. On ne sait rien du forcené qui vient de pénétrer dans l'école. Rien, à l'exception de deux initiales sous lesquelles il signe ses revendications : "H.B.", pour Human Bomb.
À ce moment-là, Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et maire de Neuilly, vaque à ses occupations dans son bureau parisien. "On est venu m'informer qu'il y avait une grande pagaille dans une école, qu'il semblait qu'il y ait eu une prise d'otages et qu'il fallait que j'arrive tout de suite", se souvient-il dans Les Voix du Crime. S'en suit un face-à-face avec "H.B."
Le forcené lui demande de trouver "100 millions de francs". "Je prends une voiture de police et je file au ministère de l'Intérieur. Je n'avais pas beaucoup de temps, il m'a dit : 'Une heure, si vous ne ne venez pas, ça saute'".
Je ne peux pas dire aux parents restant avec les enfants que j'arrête
Nicolas Sarkozy
"Je file au ministère de l'Intérieur, je descends les Champs-Élysées. Je m'en souviens très bien, à contre sens, sirènes hurlantes. Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur, Édouard Balladur et Charles Pasqua m'attendent dans le bureau de Charles Pasqua. Entre temps, j'avais eu le Premier ministre qui m'avait dit : 'On m'a dit que vous êtes entré dans la classe'. Je dis oui, c'est la police qui m'a demandé", explique l'ancien chef de l'État.
"Il me dit : 'Écoutez Nicolas, je vous interdis de recommencer'. Mais vous ne m'interdisez rien du tout parce que c'est impossible, je ne peux pas dire aux parents restant avec les enfants que j'arrête, c'est impossible. Donc, je vais continuer", explique Nicolas Sarkozy. "Soit je rentrais, soit je ne rentrais pas. Mais une fois que le processus est lancé, tout le monde aurait fait exactement la même chose. J'ai désobéi clairement".
"J'avais rédigé ma lettre de démission du gouvernement parce que je pensais qu'on ne les sortirait pas tous, qu'on n'y arriverait pas", révèle-t-il. "À la fin on avait beaucoup plus de chances qu'il y ait un drame qu'on réussisse".
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