Human Bomb : l'ex-directeur de la PJ raconte sa course au ministère de l'Intérieur pour aller chercher la rançon

PODCAST - Claude Cancès est directeur de la PJ parisienne quand "H. B." prend en otage une classe de petite section à Neuilly-sur-Seine le 13 mai 1993. À un moment donné, il est chargé de se rendre au ministère de l'Intérieur pour récolter une partie de la rançon demandée par le forcené.

Des dizaines de journalistes sont massés devant l'école maternelle Commandant Charcot de Neuilly-sur-Seine où a eu lieu une prise d'otages du 13 au 15 mai 1993.

Crédit : PASCAL PAVANI / AFP

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100 millions de Francs. Le 13 mai 1993, c'est la somme qu'exige "H. B." pour relâcher les enfants qu'il retient en otages depuis plusieurs heures à l'école maternelle Commandant Charcot de Neuilly-sur-Seine en région parisienne.

"Sais-tu pourquoi j'ai demandé 100 millions de Francs ? Parce que j'ai une chance sur 100 millions de m'en sortir", expliquera-t-il à Evelyne Lambert, médecin sapeur-pompier venue relayer l'institutrice Laurence Dreyfus.

Cette dernière a refusé de quitter sa classe lorsque "H. B.", armé d'explosifs, y a fait irruption en pleine matinée. Sur ses ordres, elle a prévenu la directrice, fermé les volets et distribué des manifestes aux équipes de police rendues sur place.

"Ce sont des écrits qui sont très, très cohérents", se souvient Claude Cancès, à l'époque directeur de la police judiciaire parisienne, dans Les Voix du crime. Face à la détermination du forcené, il sera décidé de lui fournir la rançon qu'il demande.

Et là, je me suis dit 'Mon pauvre vieux, tu vas avoir Pasqua qui va te remonter les bretelles !'

Claude Cancès

Claude Cancès lui-même est chargé d'aller en chercher une partie au ministère de l'Intérieur. "Je ne sais pas dans quelles conditions il est décidé que je dois y aller avec un membre du Raid", se rappelle l'ancien policier. Après avoir récupéré 5 millions de Francs escorté par des motards, il monte à nouveau dans la voiture conduite par son chauffeur.

"Et ce jour là, en arrivant à 500 ou 800 mètres, les motards nous laissent tomber, et on arrive discrètement et je dis à un moment donné mon chauffeur A gauche, à gauche et il me dit A gauche pourquoi ? J'en sais rien", raconte Claude Cancès. C'est à ce moment-là qu'une "nuée de journalistes" leur tombe dessus. "On entend, comme un essaim d'abeilles dans lequel vous donner un coup de pied", décrit-il.

"Et là, je me suis dit 'Mon pauvre vieux, tu vas avoir Pasqua qui va te remonter les bretelles !'" Mais le ministre de l'Intérieur ne réagit pas spécialement. Et pour cause : "H. B." qui avait demandé une télévision s'était rendu compte grâce aux images des journalistes que la rançon allait effectivement lui être livrée. Malgré tout, il ne relâche pas les élèves. Il faudra attendre le samedi au petit matin, et l'intervention du Raid pour que le preneur d'otages soit neutralisé.

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