Mardi 3 janvier, les grilles du collège Emmanuel Dupaty resteront closes. Devant l'établissement, les enseignants refusent de donner cours à leurs élèves. Ils estiment que le collège est en danger à cause d'une recrudescence de la violence physique et verbale. Une situation intenable, subie autant par le corps enseignant que par les élèves.
Les élèves, dont la rentrée devait se tenir ce mardi 3 janvier après les vacances de Noël, ne rejoindront pas les bancs des salles de classe. Premiers concernés, ils se plaignent, eux aussi, de la violence et notamment, de ne pas avoir accès aux toilettes. "On a peur de se faire taper, mais ils bouchent les toilettes, ils se mettent devant, ils nous poussent et ils nous bousculent", témoigne l'un d'entre eux. À part le midi, s'ils rentrent chez eux, ils expliquent ne pas pouvoir faire leurs besoins de la journée.
Bagarres régulières dans la cour, cavalcade dans les couloirs, harcèlement. Le climat semble particulièrement tendu dans cet établissement scolaire girondin. "J'ai fait une crise d'angoisse devant un contrôle et des sixièmes et des cinquièmes ont crié dans toute la cour que je me faisais "prendre de tous les côtés", raconte une élève victime de harcèlement scolaire en classe de quatrième. Elle se dit avant tout choquée d'être attaquée ainsi par des enfants plus jeunes qu'elle : "J'étais mal et tout le monde a dit ça. On ne dit pas des choses comme ça en sixième et cinquième, à onze ans, c'est bizarre".
Comment en sont-ils arrivés là ? D'après les parents, les profs et les élèves, il manquerait de nombreux surveillants qualifiés pour encadrer les élèves. "On manque de moyens humains au collège et ça a des conséquences sur les incivilités, sur les bagarres, sur la gestion de la sécurité des enfants", estime Aurore Lamotte, un parent d'élève. "Il y a urgence. Ils sont 780 gamins et ils tournent avec 4 surveillants, ce n'est pas possible".
L'inspectrice d'académie, en visite au collège, a annoncé qu'une équipe mobile de sécurité se rendra au collège jeudi 12 janvier prochain pour poser un diagnostic sur la situation dans l'établissement. Pourtant, elle affirme tout de même qu'il n'y a pas pour le moment de signalement particulier sur des faits de violence dans ce collège.