Les féminicides ne sont plus des faits divers comme les autres. Leur traitement médiatique s'est "globalement amélioré" en cinq ans, analyse le collectif féministe #NousToutes qui décompte ces crimes misogynes depuis plusieurs années.
Du progrès a été fait, estime le collectif qui appelle à marcher contre les violences sexistes et sexuelles le 23 novembre prochain, mais les récupérations politiques à des "fins racistes et xénophobes" pullulent.
Pour cette étude intitulée "Médias et féminicides : le temps presse", l'organisation précise avoir analysé 4.493 articles de presse écrite, publiés en 2017 et 2022 en sélectionnant cinq mots clés (féminicide/s, meurtre et femme, assassinat et femme, macabre découverte et femme, tuée et femme). Le rapport définit le féminicide comme "le meurtre ou le suicide forcé d'une femme en raison de son genre".
Le concept de féminicide a notamment "connu une véritable percée médiatique en cinq ans", avec 28 fois plus d'articles utilisant ce terme en 2022 qu'en 2017, conclut l'étude. Les biais sexistes ont eux diminué. Le collectif évoque "moins de culpabilisation ou de déshumanisation des victimes, d'essentialisation de ces dernières à leur rôle familial, de romantisation du féminicide et de valorisation de l'auteur."
Si en 2017 comme en 2022, un tiers des articles sur les féminicides analysés appartiennent à la catégorie "faits divers", la part des articles catégorisés sous le tag "société" a "presque triplé en cinq ans" (5% en 2017, par rapport à 13% en 2022).
Cette évolution est un "progrès", estime #NousToutes, "dans la mesure où il peut entraîner à la fois une conscientisation des mécanismes des violences et donc la protection des victimes potentielles, ainsi qu'un changement dans les attentes de la société envers les pouvoirs publics."
Si les féminicides ont gagné en visibilité médiatique, ce sont toutefois majoritairement les féminicides conjugaux, relève le collectif. La proportion des articles dédiés à des féminicides non conjugaux est, elle, passée "de 47% en 2017 à 11%", invisibilisant "près d'un quart des féminicides commis dans la famille, sur le lieu de travail, dans la rue, etc."
Pour le collectif, l'étude "met également en évidence l'émergence d'un phénomène alarmant d'instrumentalisation" du concept de féminicide, avec une récupération du discours féministe "à des fins racistes et xénophobes", avec l'apparition du terme de "francocide". Ce terme, introduit par le président du parti d'extrême-droite Reconquête! Éric Zemmour, n'a aucun fondement sociologique comme le rappelle le politologue Clément Viktorovitch chez nos confrères de France Info.
Selon le décompte fait par #NousToutes, 114 féminicides ont été commis depuis le début de l'année et plus d'un millier depuis l'arrivée à l'Élysée d'Emmanuel Macron en 2017. Selon les chiffres officiels, qui ne concernent que les féminicides conjugaux, 833 féminicides ont été commis entre 2017 et 2023.
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