"Alexia, autopsie d'un féminicide" (Canal+) : "C'est une histoire d'argent", dénonce l'avocat de Jonathann Daval

Sortie en novembre 2023, la série documentaire Canal+ Alexia, autopsie d'un féminicide retrace le meurtre d'Alexia, tuée par son mari, Jonathann, le 28 octobre 2017. Au départ, ce dernier laisse prétendre à une disparition en signalant l'absence de son épouse. 

L'homme apparaît même éploré aux côtés de ses beaux-parents devant les caméras des journalistes. Quelques jours plus tard, le 30 octobre, le corps de la jeune femme est retrouvé calciné. Et en janvier 2018, l'affaire connaît un ultime rebondissement. Jonathann Daval avoue être l'auteur de cet assassinat minutieusement camouflé. 

Ce dossier criminel secoue la France entière. Et certains documentaires audiovisuels tentent de décrypter ce féminicide. Dans Les Voix du Crime,Me Randall Schwerdorffer, l'avocat de Jonathann Daval, déplore les aliénations dont ce drame fait l'objet. Pour lui, certaines productions sont avant tout réalisées dans un but lucratif. "C'est une histoire d'argent. On fait de l'argent. La série Canal+, ce n'est pas quelque chose de gratuit." 

Alexia est morte, elle ne la verra pas à l'émission

Me Randall Schwerdorffer

"Aujourd'hui j'ai l'impression qu'Alexia devient une sorte de petite entreprise où chacun estime qu'il a le droit de gagner de l'argent (…) On nous explique que c'est pour Alexia, pour sa mémoire. Alexia est morte, elle ne la verra pas à l'émission", s'insurge Me Schwerdorffer avant de souligner le caractère "malsain" de certaines réalisations. 

Au micro de la journaliste Plana Radenovic, il explique notamment pourquoi cette affaire ne peut pas être traitée de la même manière que d'autres féminicides. "Cette affaire-là n'a rien à voir avec ce qu'on veut faire de l'archétype du féminicide. Jonathann Daval n'est pas l'archétype de l'homme violent qui domine son épouse, qui estime qu'elle lui appartient, et qui estime que si elle disparaît, il a le droit de la tuer parce que c'est sa chose." 

Si l'avocat considère que certaines séries documentaires dévoient totalement le fond de cette affaire, il ne reste pas moins satisfait de certaines productions, éminemment fidèles à la réalité. "Il n'y avait pas besoin de refaire d'autres séries", regrette l'avocat.