Après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty dans les Yvelines, le gouvernement s'inquiète d'une éventuelle implication de mouvements islamistes radicaux dans cette affaire. L'enseignant a été décapité par un jeune Russe Tchétchène de 18 ans. Depuis, onze personnes ont été placées en garde à vue.
Parmi eux, un militant islamiste radical, Abdelhakim Sefrioui, qui est venue renforcer les soupçons du gouvernement. Ces mouvements islamistes "minoritaires, cherchent à convaincre les musulmans que la France serait un pays islamophobe. Ils cherchent à les instrumentaliser, à créer un conglomérat", a déclaré le coordinateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste Laurent Nuñez, qui a ajouté qu'"au moindre incident, ils se mettent à l'oeuvre".
Abdelhakim Sefrioui, connu des services, est le fondateur du collectif Cheikh Yassine. Au début du mois d'octobre, ce dernier s'était allié au père d'une élève du collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine pour demander le renvoi du professeur Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.
La republication des caricatures a joué dans l'aggravation des menaces
Source sécuritaire
Se présentant comme "membre du Conseil des imams de France", Abdelhakim Sefrioui, placé en garde à vue aux côtés de dix autres personnes, avait également diffusé une vidéo sur Youtube il y a quelques jours, dans laquelle il dénonçait le professeur, qualifié de "voyou". Toutefois, samedi 17 octobre, le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard n'a fait aucune connexion entre cet homme et le tueur.
S'il n'y a "pas un lien direct" établi, Laurent Nunez a néanmoins considéré qu'il existe "un lien indirect". "On voit bien qu'un palier a été franchi", a-t-il souligné en pointant du doigt la "qualité de la victime et la barbarie" de son assassinat. Le coordinateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste a également relevé une résurgence du discours des mouvements islamistes radicaux avec "le procès Charlie, la republication des caricatures et le discours du président de la République sur une prochaine loi destinée à renforcer la laïcité et à lutter contre le séparatisme islamiste".
Selon une source sécuritaire, c'est "la republication des caricatures plutôt que le procès qui avait joué dans l'aggravation des menaces". "La volonté de frapper l'Occident est intacte" mais "entre ceux qui sont décédés et ceux qui sont incarcérés", la capacité d'action des groupes jihadistes est "très réduite", avait ajouté cette même source en insistant sur la menace endogène venue d'individus agissant seuls.
"Depuis un mois particulièrement, il y a convergence et mobilisation de trois courants d'islamistes : parmi lesquels, 'Les musulmans' et 'Baraka City'", a confirmé une source proche du gouvernement. Driss Yemmou, le président de Baraka City, une association caritative musulmane, a par ailleurs été placé sous contrôle judiciaire cette semaine, avant d'être jugé pour harcèlement sur les réseaux sociaux à l'encontre d'une journaliste.
D'après cette même source, ces mouvements "ont pris aujourd'hui le lead de l'islamosphère, avec une démarche politique, religieuse, radicale, de haine contre la France". "Pour eux, la France est un état raciste, islamophobe, le pays impie et mécréant absolu", a-t-elle insisté, "ils veulent le chaos et la guerre civile pour élaborer un nouvel ordre autour de la charia".
Toujours selon cette source proche du gouvernement, la colère de ces mouvements islamistes radicaux a été accentuée par le récent discours d'Emmanuel Macron sur le séparatisme islamiste. "Le passage à l'acte de ce jeune (le tueur de Conflans) s'inscrit dans ce sillon-là", estime-t-elle. Cette source pointe également du doigt le rôle "des messages de haine sur les réseaux sociaux qui abreuvent des jeunes" et regrette "la censure de la quasi-totalité de la loi de lutte contre les contenus haineux sur internet".
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