1. Accueil
  2. Actu
  3. Justice et faits divers
  4. Émile Louis et les disparues de l'Yonne : pourquoi la mort du gendarme Christian Jambert paraît-elle suspecte ?

3 min de lecture

Émile Louis et les disparues de l'Yonne : pourquoi la mort du gendarme Christian Jambert paraît-elle suspecte ?

PODCAST - Dès 1984, le gendarme avait alerté sur le chauffeur de bus qui conduisait les victimes quotidiennement. Treize ans plus tard, Christian Jambert est retrouvé mort chez lui. De deux balles dans la tête.

Christian Jambert (à gauche) avait alerté sur la personnalité d'Emile Louis (droite) dès 1984 et les premières "disparues de l'Yonne".

Crédit : RTL

Disparues de l'Yonne (1/2) : le magistrat qui a condamné Émile Louis revient sur "les dysfonctionnements" de l'enquête

00:28:29

Marie Zafimehy

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

"Dès lors qu'il y a une zone d'ombre, il y a un doute". Jean-Pierre Getti, magistrat à la retraite, parle d'expérience. Avec plusieurs centaines d'affaires traitées à son actif, il a eu l'opportunité de se pencher sur les dossiers les plus épineux des annales criminelles françaises. 

Parmi elles : l'affaire des "disparues de l'Yonne". C'est lui qui, à l'automne 2004, a présidé la cour d'assises d'Auxerre qui a condamné à Émile Louis à la prison à perpétuité - une peine confirmée en appel - pour les meurtres de sept jeunes filles dans le département. Une affaire tentaculaire rythmée par de nombreux rebondissements, dont la mort du gendarme à l'origine de l'enquête : Christian Jambert.

Le quinquagénaire enquêtait sur son temps libre pour résoudre l'affaire des "disparues de l'Yonne". En 1997, il est retrouvé mort chez lui... de deux balles dans la tête. Un suicide selon la justice. "Bien entendu, on se demandait comment on pouvait se suicider en tirant deux fois de suite des balles dans la tête, d'où l'hypothèse d'un meurtre", explique Jean-Pierre Getti dans Les Voix du crime.

Ma conviction personnelle c'est que c'est effectivement un suicide

Jean-Pierre Getti

Le magistrat retraité ne remet pas en doute les conclusions de ses collègues. "Toutes les vérifications ont été faites, assure-t-il. Ma conviction personnelle, - comme je ne suis pas impliqué dans l'histoire, je peux l'exprimer - c'est que c'est effectivement un suicide. Il est vrai que néanmoins, il y a des aspects étranges dans la mort de Jambert." 

À écouter aussi

Parmi ces "zones d'ombres", l'utilisation du fusil. "Est-ce qu'on peut appuyer sur la gâchette en mettant le fusil sous le menton avec des bras qui ne peuvent pas appuyer sur la gâchette parce qu'ils sont trop courts ? C'est ce genre de choses qui peut interroger."

Le doute persiste néanmoins. "Et ce doute peut alimenter tous les complots, toutes les versions, toutes les hypothèses qu'on peut imaginer. Donc, il faut rester raisonnable, insiste Jean-Pierre Getti. Il faut aussi admettre qu'on ne peut pas répondre à tout et qu'à un moment donné, il faut laisser les gens en paix."

À cette époque, il y a eu d'autres affaires de mœurs extrêmement graves, extrêmement lourdes

Jean-Pierre Getti

Christian Jambert enquêtait en terrain hostile. "Ce qui rend particulier l'affaire Émile Louis, à l'époque, c'est le contexte dans lequel cette affaire s'est développée et notamment à Auxerre, parce qu'il s'est trouvé qu'à cette époque, il y a eu d'autres affaires de mœurs extrêmement graves, extrêmement lourdes."

Aujourd'hui, les affaires de mœurs seraient décrite comme des affaires de violences sexuelles. Certaines victimes avaient croisé la route d' Émile Louis ou de Michel Fourniret, d'autres ont été par exemple séquestrées et livrées aux tortures d'inconnus dans la maison du couple Dunand. "Il y avait une sorte d'ambiance - limitée certes mais qui néanmoins existait - autour de toutes ces questions de mœurs, de sexualité et qui dénotaient un climat qui n'était pas sain", admet Jean-Pierre Getti.

Au milieu de cette ambiance pesante et suspecte, le travail de Christian Jambert "dérangeait" selon Jean-Pierre Getti. "Un gendarme qui s'intéresse à ce climat dérange forcément. Et en plus, il enquêtait sur la disparition de jeunes filles qui étaient prises en charge par un couple, le couple Charrier, responsable d'une association qui gère de très nombreux établissements et qui sont des notables d'Auxerre."

Le couple a été interrogé par le magistrat pendant le procès d'Émile Louis qui s'est tenu à l'automne 2004. Ils ont du répondre aux questions de la cour sur leur manque de considération pour la disparition des jeunes filles qu'ils recueillaient. Au même titre, d'anciens magistrats au parquet d'Auxerre ont du expliquer pourquoi le rapport d'enquête de Christian Jambert n'a pas été exploité à temps.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte