Dans les années 70, quatre jeunes filles disparaissent d’un foyer spécialisé dans l’accueil de personnes handicapées ou vulnérables. Considérées comme des fugueuses, le dossier est classé. "Personne n’a prêté attention à ces filles au départ", explique Vincent Hérissé, réalisateur et invité de L'Heure du Crime.
En 1996, deux nouvelles disparues s’ajoutent. L’association dépose une nouvelle plainte pour enlèvement et séquestration. Les témoignages s’accumulent et le nom d'Émile Louis revient aux oreilles de la police. En 1982, ce chauffeur de bus avait été aperçu en train de creuser un trou juste après la disparition d’une autre jeune fille. L’homme déjà connu pour avoir tué une jeune femme, est placé en garde à vue.
Ce dernier n’avoue que des attouchements sexuels sur des filles mineurs. Condamné à trois ans de prison, son cas désintéresse très vite la justice.
Retraité dans le Var, Émile Louis est à nouveau suspecté. L’ancien chauffeur de bus est arrêté en 2000. La police veut le questionner sur la série de disparitions de jeunes femmes, vulnérables ou handicapées, survenue dans l'Yonne quelques années avant. "C’est le tueur en série qui a le plus reçu les journalistes chez lui", affirme Vincent Hérissé.
Persuadé qu'il ne risque rien car les crimes qu'on lui reproche sont prescrits (selon lui), Émile Louis se confesse. Il évoque toutes les filles avec qui il aurait eu des rapports sexuels consentis avant de les tuer. Il ignore alors qu'en 1993, un courrier adressé dans cette affaire aux services sociaux a interrompu la prescription.
En 2003, Émile Louis comparaît devant la Cour d’assises de l’Yonne. Les experts le décrivent comme un père de quatre enfants jovial et débonnaire, mais qui cache un pervers sadique. "C’est lui qui indique à la police où il a enterré les corps", ajoute Thierry Fournet, réalisateur et invité de L'Heure du Crime. Responsable de la mort de huit femmes, Émile Louis prend la perpétuité. Il meurt neuf ans plus tard.
Son nom refait surface en 2018. Le squelette d’une mère de famille, disparue il y a une quarantaine d’années, est retrouvé dans un bois connu pour être le cimetière d’Émile Louis. Il s’agit de Marie-Ambroisine Coussin, une femme battue par son mari qui avait séjourné dans un foyer social pour les femmes isolées. "C’est nous qui avons appris à la famille ce qu’il s’est passé", confie Vincent Hérissé.
L'intéressé est mort sans avoir jamais livré le décompte exact de ses crimes. D'autres meurtres de femmes restent donc sans réponse dans la région. "Plusieurs jeunes femmes disparues, dans les années où il a sévi, ont le profil des victimes d'Émile Louis", conclut Vincent Hérissé.
- Thierry Fournet, réalisateur de la série La Conspiration du silence, qui revisite les affaires de disparitions qui ont frappé l’Yonne. Les 8 épisodes de la saison 2 de sont disponibles sur la plateforme France TV.
- Vincent Hérissé, également réalisateur de cette série.
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