ÉDITO - Musée Grévin : "Et si la statue de cire de Macron, on la dressait en plein cœur de l'hémicycle ?", s'interroge Isabelle Saporta

La statue de cire à l'effigie du président Emmanuel Macron a été "empruntée" au musée Grévin, par les activistes de Greenpeace, ce mardi 2 juin. Ils l'ont déplacée devant l'ambassade de Russie à Paris pour dénoncer le double discours du président concernant Moscou.

Organiser l'enlèvement de la statue de cire du président et la mettre devant l'ambassade de Russie comme si Emmanuel Macron était l'homme lige de Vladimir Poutine, c'est presque aussi bête que de transformer cette statue en petite bougie pour invoquer la déesse nature. 

D'abord parce que le président fait ce qu'il peut pour organiser une Europe de la défense. Quant à dire qu'il incite les entreprises françaises à investir en Russie alors qu'on fait partie des pays qui se sont fait le plus hara-kiri en la quittant pour des questions de principe, c'est vraiment vouloir concurrencer les éoliennes en faisant du vent avec sa bouche. 

Une dépendance encore forte aux engrais russes

Au début de l'invasion ukrainienne, par exemple, Renault a vendu pour un rouble symbolique, autant dire pas lourd, ses 68% de participation dans l'entreprise russe Lada. Et on n'est pas près de les récupérer vu les lois délirantes que Vladimir Poutine est en train de faire passer à la Douma. 

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Par contre, c'est vrai, on achète beaucoup d'engrais russes. Entre 2021 et 2024, les importations françaises sont passées de 402.000 tonnes à 735.000 tonnes. Pourquoi tous ces achats ? Parce que les Russes ont la potasse et le gaz pas cher, autant dire tous les ingrédients pour nous refourguer leur engrais. Donc quand le Parlement européen vote la surtaxation de l'engrais russe, c'est formidable d'un point de vue éthique. En revanche, la pilule va être un peu rude à avaler pour nos céréaliers français. Parce que s'il y a une chose que les déplacements de la statue de cire du président ne vont pas régler, c'est bien la dépendance de l'agriculture française à des intérêts étrangers hostiles.

Il faudrait surveiller de près nos députés qui, en se court-circuitant sur la loi agricole Duplomb, en s'imposant à eux-mêmes un 49-3 législatif, sont prêts à enterrer les avancées françaises en matière d'agriculture durable, menaçant ainsi notre souveraineté alimentaire. Tiens, une idée ! Et si la statue de cire d'Emmanuel Macron, on la dressait en plein cœur de l'hémicycle, histoire qu'elle serve d'épouvantail contre les lobbies ? Qui sait, ça pourrait inspirer nos députés !