ÉDITO - Budget : "Juste pour flatter l’ego du maire, on est toujours prêt à claquer un pognon de dingue", déplore Isabelle Saporta

Au moment où François Bayrou nous demande à tous de faire des efforts budgétaires, on a l’impression que le message a un peu de mal à passer dans certaines mairies où on multiplie les idées à la noix. Honneur à la capitale, où la maire met toute son énergie à quoi à votre avis ? À réduire la dette de Paris qui devrait s’élever à 9,3 milliards fin 2025 ? À en finir avec les rats ? À terminer les travaux ? À nettoyer les rues ?

Non. Elle se bat pour faire revenir sur la tour Eiffel, les anneaux des JO de l’an dernier ! Et pour les récupérer, c’est la galère, il faut glisser un amendement au projet de loi dédié aux JO d'hiver de 2030. Mais c’est fini Madame le maire les JO ! On s’en fiche des anneaux ! C’est comme les amours de vacances, passé l’été, on peut certes les regretter mais il faut embrayer sur la rentrée. 

Et dans la capitale des Gaules, ça se passe comment ?  Pour rafraîchir la Place Bellecour, le maire a opté pour une œuvre de tissage urbain aux couleurs rouge, jaune et orange de 1.500 mètres carrés pour 1,5 million d'euros. Et ça n’est pas tout car pour veiller sur cette œuvre éphémère très controversée, la mairie de Lyon a dû coller deux caméras de surveillance pour la protéger.

Et à Strasbourg alors ? La maire a vu un peu large pour ses pistes cyclables. Les voitures ne peuvent plus se croiser. Et ces 300 mètres de pistes cyclables mal fichus ont couté combien ? 900.000 euros selon l’opposition. Sinon dans les Bouches-du-Rhône, à Lambesc, on a un champion de mégalomanie ! Le maire a en effet donné son propre nom à un parc municipal et l’a inauguré pour être certain d’avoir une reconnaissance de son vivant..

Bien entendu, il y a aussi de belles choses de faites dans ces villes, mais vous voyez le problème des économies ? C’est que c’est toujours pour les autres et ailleurs. En revanche chez moi, et pour faire plaisir à telle ou telle clientèle ou juste pour flatter l’ego du maire, là on est toujours prêt à claquer un pognon de dingue.