DOCUMENT RTL - Cadavres dans la Seine : "Pour moi, c'est un guet-apens", assure la mère d'une des victimes du tueur en série

C'est une femme brisée qui parle à RTL par téléphone, après avoir passé plusieurs semaines "recroquevillée sur elle-même", à pleurer la mort de son fils Franz. Son corps a été retrouvé le 13 août, immergé dans la Seine, à Choisy-le-Roi (94), aux côtés de trois autres cadavres.
Le 24 août dernier, un marginal tunisien a été mis en examen pour meurtres multiples, soupçonné d'avoir tué les quatre hommes sur une période de 16 jours. L'autopsie a révélé que Franz, 48 ans, a été étranglé, avant d'être jeté dans le fleuve, après s'être rendu sur un lieu de rencontres homosexuelles éphémères en bord de Seine, d'après les premiers éléments de l'enquête, proche du squat occupé par le tueur en série présumé.

Nadine ne voit qu'une explication à ce jour : "Ça, c'est un guet-apens, vous ne me l'enlèverez pas de l'idée". Pour sa mère, il est impensable que son fils se soit rendu sur les quais de Seine à Choisy pour une simple rencontre homosexuelle. 

Dans quelle société marchons-nous ?

Nadine, mère de Franz

"Ce n'était pas son style de connaissances, ni les lieux qu'ils fréquentent, moi je dis qu'on l'a piégé, qu'il a fait confiance à quelqu'un qu'il connait", balaye Nadine. Son fils avait "son appartement, ses amis, son travail à Pôle emploi, ses voyages, c'était ça sa vie, il n'avait pas à mourir d'une mort horrible". 

D'après sa mère, Franz, qu'elle avait eu au téléphone chaque jour, aimait sortir à Paris, dans le quartier du Louvre et du Marais. Nadine connaissait son homosexualité et précise qu'il avait également eu des relations hétéros. Elle ne voit "aucun lien" à stade avec les trois autres victimes, deux SDF tunisiens et algériens de 26 et 21 ans, qui fréquentaient, eux,  le tueur en série présumé. 

Lui-même tunisien sans abri et sans-papiers, installé dans un squat en bord de Seine. Quand on évoque le mobile homophobe, Nadine hésite et lâche finalement : "Je le pense". C'est aussi l'avis de l'association Stop homophobie, qui la soutient ainsi que les autres proches des victimes. Une piste sérieuse également pour les enquêteurs. "Où on va ? Où on va ? Dans quelle société marchons-nous ?", se désespère Nadine.

Quelles sont les motivations du tueur ?

D'autant que la septuagénaire affirme, depuis l'affaire, avoir reçu des menaces de son voisinage, sans en connaître le motif. Une plainte a été déposée. 

La mère de Franz attend donc "des réponses à ses questions" sur les motivations exactes du tueur, dont l'implication ne fait aucun doute puisque l'ADN de Franz a été retrouvé sur un de ses pantalons.

Nadine s'interroge aussi sur le trajet du meurtrier, qui avait été placé en garde à vue pour recel le 5 août, quelques jours avant le meurtre de son fils, après un contrôle de police qui avait amené à la découverte, sur lui, de téléphones et de papiers d'identité appartenant à des tiers - et qui se révèleront appartenir aux autres victimes. Un président d'association d'aide aux sans-abris du Val-de-Marne rencontré par RTL, a confirmé la violence du suspect.    

Ils ont commis une erreur

Nadine, mère de Franz

 "Je ne vois pas ce qu'il faisait dehors, il aurait dû être enfermé tout de suite, il n'y aurait pas eu ce drame, les fonctionnaires ont bien dû voir qu'il ne tournait pas rond, pour moi, ils ont commis une erreur", estime la maman en deuil. Le suspect était en fait convoqué devant un tribunal pour être jugé. Également sans-papier, ce n'est que le 13 août qu'il a été placé en centre de rétention, après un nouveau contrôle sur les quais, pendant les opérations de repêchage des cadavres auxquelles le criminel présumé assistait.

Le marginal a été mis en examen par un juge de Créteil le 24 août dernier pour meurtres sur les quatre victimes et placé en détention provisoire. L'enquête confiée à la Brigade criminelle de Paris se poursuit.  

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