DOCUMENT RTL - "Ça aurait pu être moi" : un ami du cycliste tué à Paris a lui aussi failli se faire renverser

"J'ai ressenti une balle dans le ventre." À l'annonce de la mort de Paul Varry, cycliste de 27 ans, tué en plein centre de Paris le mardi 15 octobre par un conducteur de SUV, cet ami et collègue du jeune homme n'en revient pas. Il est l'une des dernières personnes à avoir vu Paul en vie, quelques secondes avant qu'il ne se fasse écraser. Pour RTL, il a accepté de partager son témoignage, après s'être confié au Figaro durant le week-end.

Mardi dernier, ce témoin a quitté la même entreprise que Paul quelques secondes après lui. À vélo également, il s'engage à "basse vitesse" sur le boulevard Malesherbes et voit "débouler à toute vitesse" une "énorme Mercedes SUV" qui s'engage sur la piste cyclable. "Si j'étais arrivé quelques secondes plus tôt, il me serait rentré dedans. Ça m'a fait peur parce qu'il n'est pas passé loin de moi", raconte-t-il. 

Un peu secoué, il reprend sa route à la suite du SUV sur le même boulevard. Alors que le SUV s'arrête à nouveau sur la piste cyclable, il décide d'en sortir et de se mettre sur la voie des voitures, sans manquer au passage de "faire un geste au conducteur du SUV pour lui dire que c'est n'importe quoi". 

Complètement sous le choc

Il en profite alors pour demander à Paul Varry, qui se trouve devant la voiture sur son vélo, si tout va bien. "À priori, à ce moment-là, il n'y avait pas de problèmes. Il attendait pour tourner et il y avait le SUV derrière. En effet, si le véhicule voulait passer, il fallait que Paul dégage. Apparemment, il n'a pas voulu attendre", se souvient ce collègue. 

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Au vu de la "situation stable", le cycliste poursuit sa route sans se douter de la suite des événements : "Je sais qu'on a l'habitude de conduire avec des chauffeurs dangereux, mais je ne pouvais pas imaginer une seule seconde qu'il passerait de force et qu'il l'écraserait."

Alors, quand il apprend la nouvelle, le choc est violent. "J'ai ressenti une balle dans le ventre d'avoir assisté au dernier moment sans n'avoir rien pu faire. Ça laisse pantois et ça aurait pu être moi si j'étais parti quelques secondes plus tôt. C'est une attitude inadmissible, j'étais complètement sous le choc", témoigne-t-il, ému. 

Depuis le drame, le chauffard a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire. La mort de Paul Varry a provoqué des rassemblements de cyclistes un peu partout en France. Ils réclament des mesures de sécurité contre la violence motorisée. Ce lundi, ils ont été reçus par le ministre des Transports.