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Cycliste tué à Paris : le conducteur du SUV mis en examen pour meurtre
L'enquête sur la mort d'un cycliste parisien après une altercation avec le conducteur d'un SUV à Paris prend un nouveau tournant. L'automobiliste est mis en examen pour "meurtre" et a été placé en détention provisoire ce vendredi 18 octobre.
L'homme de 52 ans interpellé pour avoir roulé volontairement sur un cycliste de 27 ans, avec qui il venait d'avoir une altercation mardi 15 octobre en début de soirée, a été mis en examen pour meurtre, selon une source proche du dossier de l'Agence France-Presse. Le juge des libertés et de la détention a décidé de son placement en détention provisoire peu après, à l'issue d'une audience publique.
Le quinquagénaire conduisait un SUV avec sa fille de 17 ans à bord lorsqu'il a croisé la route de Paul Varry, membre de l'association Paris en selle, boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de Paris. Plusieurs témoins affirment que l'homme aurait roulé sur le pied du cycliste en remontant une piste réservée aux vélos.
Le parquet de Paris a apporté quelques précisions à la lumière des images de vidéosurveillance et des premiers témoignages après la garde à vue du suspect : "Le cycliste avait lâché son vélo pour se positionner à l'avant gauche de la voiture, manifestant son mécontentement. Le conducteur avait alors tourné ses roues en direction du piéton et repris une marche avant en sa direction".
"L'autopsie a confirmé les marques d'un franchissement du corps par le véhicule" et "la vidéosurveillance montre une surélévation de l'avant, puis de l'arrière du côté gauche du véhicule", a-t-on précisé.
L'avocat du suspect plaide "l'erreur de manoeuvre"
L'avocat du conducteur, Me Franck Cohen, assure que son client "ne s'explique pas ce qu'il s'est passé". Selon lui, le père de famille a commis "une erreur de manœuvre ou une perte de contrôle du véhicule dans le stress et l'angoisse d'une situation conflictuelle dont il cherchait à se dépêtrer". "On lui colle une image de personne sans compassion, mais ce n'est pas le cas, il pense beaucoup plus à ce jeune homme, qui a l'âge de son fils, qu'à lui-même", a tenu à préciser Me Franck Cohen.
L'affaire suscite un émoi particulier dans la capitale, où les mobilités douces ont pris davantage de place ces dernières années, générant un climat de tensions avec les automobilistes. La maire de Paris, Anne Hidalgo, souhaite nommer un lieu de la capitale au nom de la victime, Paul Varry. Quelque 200 personnes se sont rassemblées place de la Madeleine mercredi soir pour rendre hommage au jeune homme.
