Le cortège est parti vers 19h30 de l'arrêt de bus où Philippe Monguillot, 59 ans, a été roué de coups et grièvement blessé à la tête le 5 juillet, et a rallié l'hôpital où ce dernier se trouve toujours dans un état désespéré.
"Mon mari n'a pas encore perdu la vie, son cœur bat, sa tête ne répond plus", a déclaré son épouse Véronique, 52 ans. "On s'accroche à un espoir minime. Je suis un peu perdue, je ne veux pas d'acharnement mais on essaye. Encore 48 heures, après on verra."
"Cette
marée humaine c'est important, c'est un soutien incroyable", a-t-elle
ajouté, très émue, plusieurs fois aux larmes, par les nombreux
applaudissements et marques de soutien.
Portant une grande photo
d'elle et de son mari enlacés, elle a marché en tête du défilé avec ses
filles Marie, 18 ans, Manon, 21 ans et Mélanie, 24 ans, chacune avec un
bouquet de fleurs blanches en mains. Derrière elles, des élus locaux et
des salariés de Chronoplus, le réseau de l'agglomération de
Bayonne-Anglet-Biarritz.
De nombreux badauds sur les trottoirs ont applaudi le passage du long cortège, composé d'environ 6.000 personnes selon la police. A l'arrivée, des personnels hospitaliers étaient aux fenêtres pour applaudir.
À l'appel de l'intersyndicale nationale des Transports publics urbains de voyageurs, une minute d'arrêt des transports en commun devait être observée dans plusieurs villes de France à l'heure du début de la marche blanche, notamment à Bordeaux, Rennes, Nantes, Strasbourg et Mulhouse.
L'agression de Philippe Monguillot a suscité une très vive émotion parmi ses collègues, qui ont exercé leur droit de retrait le 6 juillet au matin, et assurent qu'ils ne reprendront pas le travail "avant les obsèques".
Lors de la marche blanche, son épouse s'est adressée à eux : "Toutes les quatre (avec ses filles), on a en nous une force et on va se battre, pour nous et pour les gars de Chronoplus, que Philippe adore. Je vous donne ma parole, les gars."
Selon le parquet de Bayonne, le chauffeur de bus a été victime d'une agression "d'une extrême violence" alors qu'il voulait contrôler le ticket d'une personne et exigeait le port du masque pour les trois autres.
Âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police, deux hommes soupçonnés d'avoir porté les coups ont été mis en examen pour tentative d'homicide volontaire et écroués. Deux autres individus, des trentenaires, ont été écroués et mis en examen, notamment pour "non assistance à personne en danger".