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Attentats du 13 novembre : médecin, policier, survivants... Ils témoignent de cette nuit de terreur
PODCAST - Ils sont médecin, policier, victime... Tous racontent dans "Mémoires du 13 novembre" la nuit du 13 novembre 2015 à Paris, de la prise d'otages du Bataclan aux fusillades sur les terrasses de bars.
Arnaud, Grégory, Gaëlle et Claude-Emmanuel sont des survivants. Le 13 novembre 2015, il y a 9 ans, tous les quatre ont survécu à cette nuit d'horreur qui s'est abattue sur Paris. Dans le podcast Mémoires du 13 novembre, ils racontent leurs traumatismes et les suites de ces heures sombres.
"Moi, j'étais persuadé que j'allais mourir, confie Arnaud qui était au Bataclan avec sa femme ce soir-là. Et ça a été un long travail de combat contre moi-même, de deuil, d'invectives, de colère contre Dieu ou contre le hasard. Pourquoi ça se termine comme ça ? Qu'est-ce que j'ai foiré ? Qu'est-ce que j'ai réussi ? Qu'est-ce que je pourrais jamais refaire ou dire à quelqu'un ? On pense quand même beaucoup aux autres dans ce genre de cas. Moi, je pensais à mes filles principalement."
Une fois l'assaut de la BRI (Brigade de recherches et d'Interventions) lancé, Arnaud parvient à sortir de la salle de concert. Cet assaut est lancé par Christophe Molmy, chef de la brigade. "Il fallait à la fois sécuriser les lieux et porter immédiatement ou plus vite secours aux victimes", raconte-t-il. Le policier décrit la fosse du Bataclan, jonchée de "gens couchés par terre".
C'est une seconde vie
Claude-Emmanuel, survivant des attaques au bar parisien la Bonne Bière
Les morts seront identifiés plus tard par Xavier Espinasse dont le travail est de recenser et de mettre un nom sur les corps. "J'entre, je suis tout seul. (...) J'avance et je vais au milieu de la salle. Et là... Je quitte brièvement le domaine professionnel, c'est clair. Je regarde ça de façon un petit peu circulaire, je m'accroupis, pour être peut-être à hauteur, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, je m'accroupis, je regarde et je tourne comme ça, vraiment... Là, je fais 'un' et je regarde, et probablement pour me protéger, je commence à compter."
Au total les attentats de Paris ont fait 130 morts dont 90 au Bataclan. Claude-Emmanuel et Grégory respectivement client de la Bonne Bière et patron de la Belle Équipe, deux bars parisiens ciblés par les terroristes, témoignent eux du massacre des terrasses. Le premier a refait sa vie et a déménagé à Marseille. "Franchement, non seulement c'est une seconde vie, mais une seconde chance - au sens positif du mot chance", confie-t-il.
Grégory, lui, garde un souvenir amer des suites des attentats. "Je n'ai jamais reçu un appel ou un coup de fil de qui que ce soit, explique-t-il. Le maire du XIe [arrondissement de Paris, NDLR], je lui ai pardonné. C'est un gentil garçon. Mais rien n'a été fait. C'était lamentable, pour être poli." Une critique qu'il évoque dans son livre Une Belle équipe (Heliopoles) publié en 2016, un an après les attentats.
Depuis, à l'issue de ce qu'on a appelé "Le procès du siècle", Salah Abdeslam et Mohammed Abrini, les deux principaux accusés, ont été condamnés à la prison à perpétuité, incompressible pour le premier. Dix-huit autres personnes ont également été reconnues coupables.
