Plan "grand froid" : les départements activent le dispositif, des places d'hébergement d'urgence ouvertes

Un froid glacial s'est installé sur la France depuis plusieurs jours. Le pays n'avait d'ailleurs pas connu de Noël aussi froid depuis 2010, avec une température moyenne de 3°C dans l'Hexagone au 25 décembre. À ce titre, de nombreux départements ont déclenché leur plan "grand froid" au cours des derniers jours, pour permettre l'accompagnement des personnes les plus fragiles touchées par cette vague de froid, notamment les personnes sans-abri. 

Le plan "grand froid", un dispositif gouvernemental déclenché par les préfectures, a ainsi été mis en place en Alsace, où les températures seront localement négatives ce dimanche matin, et proches de 0°C durant le reste de la journée selon Météo-France. Le dispositif a également été activé dans les Hauts-de-France, mais aussi en Normandie, en Bretagne et dans les Pays de la Loire. 

Les politiques parisiens demandent de l'action

En région parisienne, des figures politiques appellent la préfecture de région à déclencher ce plan grand froid. "Il fait -2°C à Paris. L'urgence est absolue : il faut activer le plan Grand froid et réquisitionner les logements vides," écrit sur son compte X Danielle Simonnet, députée du 20e arrondissement de Paris. La dernière Nuit de la Solidarité avait recensé plus de 3.500 personnes vivant à la rue dans la capitale. 

"Cette crise relève d’un choix politique clair : soit on abandonne les personnes contraintes de dormir dehors ; soit on se bat pour ouvrir des lieux et protéger les plus fragiles," déclare Emmanuel Grégoire, conseiller de la ville de Paris. "Les nuits parisiennes se suivent et se ressemblent : glaciales. L'inaction du gouvernement aussi, qui se refuse à activer le plan "grand froid" à Paris," dénonce également le sénateur Ian Brossat.

Des places d'hébergement d'urgence supplémentaires

La mairie de Paris elle-même appelle depuis plusieurs jours la préfecture à déclencher ce dispositif, mais se heurte à la justification de la préfecture qui explique que les conditions ne sont pas réunies pour activer le plan "grand froid". Pour déclencher ce dernier, "il faut qu'il fasse 0 ou en dessous de 0 pendant 72 heures d'affilée," expliquait samedi sur BFM Léa Filoche, adjointe à la mairie de Paris en charge des solidarités. "Ce qui est vrai en l'occurrence à Paris, c'est qu'il fait 0 ou en dessous de 0 la nuit, mais qu'en journée les températures remontent à 2 ou 3°C."

De son côté, la préfecture d'Île-de-France confirme que les données fournies par Météo-France ne nécessitent pas le déclenchement du plan "grand froid", mais précise que face aux températures glaciales, les maraudes ont été intensifiées. Les accueils de jour ont également élargi leurs horaires, et de nouvelles places d'hébergement d'urgence vont être ouvertes. 

En période hivernale, une "veille saisonnière" est mise en place au niveau gouvernemental du 1er novembre au 31 mars. Cette veille doit permettre de "prendre des mesures préventives ou curatives pour répondre aux besoins sanitaires et sociaux des populations", et prévoit également une hausse du nombre d'écoutants du 115 pour prendre en charge les demandes urgentes.