Le ressortissant syrien qui a gravement blessé avec un couteau quatre très jeunes enfants et deux adultes jeudi matin à Annecy ne fournit toujours pas la moindre explication sur le mobile de l'attaque qui a glacé d'effroi le pays. Au deuxième jour de sa garde à vue il est resté "mutique" face aux policiers d'après une source proche de l'enquête à RTL. La veille, il s'était montré très agité et n'avait même pas pu être interrogé par les enquêteurs de la police judiciaire d'Annecy. Pour autant son état de santé a été jugé compatible avec la garde à vue, vendredi matin, après un examen par un expert-psychiatre, et celle-ci a été prolongée jusqu'à samedi matin.
Les enquêteurs ont donc encore quelques heures pour tenter d'obtenir les premières réponses. Si son état psychologique reste stable, le suspect devrait ensuite être déferré au tribunal d'Annecy où la procureure a prévu de tenir une conférence de presse à 12h00. On connaîtra ensuite les décisions du juge d'instruction qui va être chargé de conduire l'information judiciaire.
Il faut rappeler que si l'état du suspect a été jugé compatible avec le garde à vue, cela ne préjuge en rien de son discernement au moment de l'attaque. Était-il aboli ou bien seulement altéré ? Ce sont les expertises et les probables contre-expertises menées tout au long de l'instruction pendant les prochains mois qui diront si le réfugié syrien est accessible à une sanction pénale.
Jeudi, la Première ministre, Élisabeth Borne, expliquait que le suspect ne présentait pas d'antécédents psychiatriques "identifiés", une information que la procureure d'Annecy n'a pas confirmée. Jusqu'en novembre dernier, le suspect vivait en Suède depuis 10 ans. Il est possible que tous les éléments ne soient pas encore remontés aux autorités françaises. Et puis étant SDF en France, il n'avait pas d'attache et de véritable suivi médical.