En 2017, le milieu hospitalier a été le théâtre de crimes sordides. Perçu comme un lieu sûr, certains professionnels de santé n'ont pas hésité à abuser de la confiance de leurs patients, en leur faisant subir les actes les plus abominables au sein même de cliniques renommées.
Dans une des "Archives de Jacques Pradel", le journaliste Thibaut Solano, explique pourquoi l'hôpital s'est retrouvé au cœur de ces dossiers les plus sombres. "Ce sont des affaires criminelles qui se déroulent dans le monde médical, qui est un monde où on est censé guérir, soigner et pas détruire (…) C'est comme si, finalement, on estimait que, dans le monde médical, les médecins étaient au-dessus de tout soupçon, et qu'être un criminel et un médecin, c'était antinomique."
Parmi ces affaires qui ont secoué le milieu médical, Jacques Pradel revient notamment sur l'affaire Péchier, l'anesthésiste empoisonneur de Besançon soupçonné d'être un tueur en série.
Trente mises en examen pour "empoisonnements avec préméditation". Et dix patients décédés. Si les charges imputées au docteur Frédéric Péchier sont, un jour, avérées, il apparaîtra alors comme l'un des pires criminels en blouse blanche. Pendant presque dix ans, le docteur aurait accompli son œuvre insensée derrière les murs de deux cliniques de Besançon.
Frédéric Péchier, désormais âgé de 51 ans, a toujours nié toute implication dans ces affaires. En décembre 2023, le suspect a néanmoins révélé qu'un cas relevait bien d’un empoisonnement, sans en admettre la responsabilité, selon le parquet. Des vérifications complémentaires sont aujourd'hui envisagées.
Pendant une trentaine d'années, le chirurgien Joël Le Scouarnec, a violé et agressé sexuellement 312 victimes, des enfants dépassant rarement l'âge de dix ans. L'homme profitait d'anesthésies pour commettre ces actes sordides.
Pendant trois décennies, ce pédocriminel a écrit chaque détail dans ses journaux intimes : les lieux, les âges, le déroulement des faits. Le chirurgien, qui ne regrette rien ou peu, reconnaît même avoir pris du plaisir lors de ces crimes sexuels.
Le procès du chirurgien est attendu en septembre 2024. Plus de 500 personnes sont attendues à la barre pendant les trois mois d'audiences prévus. Aujourd'hui, cet homme encourt jusqu'à 20 ans de détention.
En 2020, le chirurgien grenoblois Hervé V., est mis en examen pour "homicides et blessures involontaires". Accusé par des dizaines de patients d'avoir raté leur opération, le médecin, spécialisé dans les opérations du dos, a été placé sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'exercer sa profession. Au total, le médecin aurait fait plus de 90 victimes.
D'après les informations du quotidien Le Monde, le chirurgien a bénéficié d'un assouplissement judiciaire en juin 2023 et a été autorisé par deux juges d’instruction à reprendre une activité médicale. Toujours selon nos confrères, le médecin a été sanctionné le 2 février 2024 par l’ordre des médecins, et fait l'objet d'une "interdiction d’exercer la médecine pendant six mois, dont trois avec sursis".
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