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"Je perds entre 15 minutes et 1 heure par jour" : la galère quotidienne des policiers face à un logiciel inutilisable payé à prix d'or
Dans l'attente d'un nouveau logiciel promis depuis de nombreuses années, les policiers doivent composer avec un outil obsolète qui leur fait perdre un temps considérable, comme le déplore une policière sous couvert d'anonymat pour RTL.
Un commissariat de police (illustration)
Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP
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Plus de 257 millions d'euros d'investissement pour un logiciel toujours inutilisable. Dans un rapport de la Cour des Comptes révélé par le journal Le Monde, plus de 257 millions d'euros ont été alloués ces 9 dernières années à la modernisation du logiciel de rédaction de procès-verbaux de nos policiers.
Ce logiciel baptisé XPN n'est toujours pas utilisable et a peu de chance de voir le jour avant 2028. En attendant, les agents font grise mine, et passent plusieurs heures par jours à résoudre les bugs, gérer les mises à jour intempestives et les absurdités d'un logiciel complétement obsolète.
"Parfois, il ne va pas fonctionner tous les jours parce qu'on va avoir des mises à jour du logiciel sur notre temps de travail, raconte à RTL une policière sous couvert d'anonymat. Là, vous avez une chance sur deux de perdre totalement vos procès-verbaux, donc de tout devoir recommencer. Ou alors, il va falloir les réinjecter dans le logiciel une fois que ce dernier va fonctionner, ce qui est une perte de temps énorme".
Ce logiciel pourrait être similaire à une vieille voiture et on nous demande d'être des voitures de course.
Une policière à RTL
Une action aussi courante que la transmission d'une procédure à une juridiction, à un magistrat, à un parquet, se révèle compliquée. "La procédure en elle-même ne peut pas être envoyée par flux numérique, témoigne la policière. Quand nous avons des gardes à vue en cours, on transmet encore nos procédures en papier. Ce logiciel pourrait être similaire à une vieille voiture alors qu'on nous demande d'être des voitures de course, ce n'est pas possible".
"Si vous tombez sur une journée où vous avez une mise à jour, ça peut aller jusqu'à deux heures d'interruption totale de notre logiciel". Elle estime la perte de temps liée à ce logiciel "entre un quart d'heure et une heure par jour". Mais elle relativise : "On nous promet un logiciel tellement plus performant, plus moderne, plus facile d'utilisation, on ne va pas perdre espoir".
