Patricia Dagorn n'aimait pas la solitude. Elle cherchait constamment la compagnie de vieux messieurs susceptibles de lui apporter un peu de réconfort, à condition qu'ils se délestent au passage de leurs économies. Quitte à les assommer à coups de gâteaux au Valium, d'infusions à la Méthadone et de champagne à la Méprosine pour les rendre plus dociles.
Alors que le profil d'une empoisonneuse en série semble se dessiner, Patricia passera longtemps sous les radars de la police, jusqu'en 2012. L'état de santé Robert Mazereau, un retraité veuf de 87 ans, inquiète sa fille, jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il héberge une femme en échange de relations sexuelles, mais que cette dernière en veut à son argent. Des traces de benzodiazépines sont détectées dans son sang alors qu’aucun médecin ne lui a prescrit un tel traitement. Rapidement, les enquêteurs flairent la piste de cette mystérieuse compagne.
Patricia Dagorn, 52 ans, est alors mise en examen par les policiers qui la soupçonnent d'avoir empoisonné Robert Mazereau pour l'arnaquer. Mais il ne sera pas le seul : dans les affaires de la suspecte, de nombreux de documents sont retrouvés. La serial empoisonneuse gardait précieusement la trace de toutes les factures ou les testaments qu'elle avait fait signer à une dizaine d'hommes, qui se diront pour la plupart victime de son poison.
Telle une meurtrière en série, l'empoisonneuse fonctionne avec le même mode opératoire, en se rapprochant d'hommes vieux, seuls, mais pas forcément riches, avec qui elle aura des relations sexuelles en échange d'argent. Ne reculant pas devant le danger, elle les droguait à partir de Valium, entre autres, à leur insu pour dérober argent, biens précieux ou leur faire signer des documents attestant qu'ils lui laissaient leur héritage.
Toutefois, parmi ces hommes, deux d'entre eux ont été retrouvés mort : Michel Knefel, 65 ans et Francesco Filippone, 86 ans. Lors de leur décès, l'implication de leur maîtresse était restée floue ou insoupçonnée. En juin 2015, Patricia Dagorn est placée en garde à vue pour la série de possibles empoisonnements sur la Côte d'Azur. Elle ne reconnait être impliquée que dans deux incidents : celui visant Robert Mazereau pour lequel elle a été condamnée et celui de Robert Vaux.
Les psychiatres et les enquêteurs décrivent surtout une femme intelligente et calculatrice, qui nie en bloc la plupart des accusations. "Elle est malheureuse de part sa relation avec son ex-conjoint, qui était très manipulateur [...] ils avaient une relation très particulière et très malsaine", décrit Michaël Lefebvre, journaliste et correspondant RTL à Nice, décrivant une femme qui se voyait telle une victime, qui n'avait pas eu l'intention de faire du mal.
En janvier, elle sera condamnée à 22 ans de prison, mais suite à son procès en appel, elle réduit sa peine à 14 ans de détentions pour les seuls empoisonnements des retraités Ange Pisciotta et Robert Vaux, par manque de preuve dans son implication dans la mort de Michel Knefel et Francesco Filippone.
- Michaël Lefebvre, journaliste, correspondant RTL à Nice- Me Cédric Huissoud, avocat de Patricia Dagorn
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