Cinq ans que Nordahl Lelandais joue avec les doutes et les faux-semblants, laissant les familles de ses victimes dans un brouillard pervers. Son dernier procès, pour le meurtre de Maëlys, à l'hiver 2022, s'est lui-aussi achevé sur un point d'interrogation.
Vendredi 18 février 2022, après sept heures de délibéré, les neuf jurés de la Cour d'assises de l'Isère, reprennent un à un leur place dans la salle du tribunal de Grenoble. Après plus de quinze jours d'audience où les magistrats, les avocats et les parents de la petite Maëlys ont essayé de comprendre le geste de son meurtrier, le silence est épais.
La présidente, Valérie Blain, égrène les "oui" en série qui attestent de la culpabilité de Nordahl Lelandais. Le verdict est conforme aux réquisitions de l'avocat général. Réclusion criminelle à perpétuité pour l'accusé, peine assortie d'une période de sûreté incompressible de vingt-deux ans.
L'ancien maître-chien, qui fête ce jour-là ses 39 ans, semble un bref moment vaciller à l'énoncé de la sanction. Légèrement sonné en réalisant qu'il ne pourra sortir de prison qu'après avoir atteint la soixantaine. Après avoir parlé à ses avocats, il est menotté et disparait furtivement entre deux gendarmes.
Au premier rang, les parents et la sœur de Maëlys ne regardent plus la silhouette qui n'a cessé de les obséder et de les tourmenter. Ils se réconfortent et s'embrassent. "La peine est lourde, il ne fera plus jamais de mal à personne même si la souffrance est toujours là" indique le père de Maëlys, Joachim de Araujo. Jennifer Cleyet-Marrel, la mère de la petite fille est soulagée : la peine prononcée est à la hauteur de ce qu'elle attendait.
Dans la matinée, l'accusé s'était une dernière fois adressé à la famille pour présenter des excuses qui, dit-il, ne seront jamais acceptées : "Comme je vous l'ai dit , je reconnais l'intégralité des faits qui me sont reprochés. Avec sincérité."
Ainsi s'achève le procès de
Nordahl Lelandais. Le meurtrier de Maëlys, qui avait déjà écopé de vingt ans
de détention pour avoir tué le caporal Arthur Noyer, ne fait pas appel de sa
condamnation. Malgré la résolution de l'affaire et un verdict implacable,
une sensation d'inachevé flottent sur la salle d'assises.
Lelandais a reconnu son crime dès les premiers jours du procès mais ne l'a jamais explicité. S'enfermant dans des silences qui contribuent à semer le doute ou l'exaspération.
"Il a toujours dit 'Je parlerai quand je
voudrais'. C’est moi qui contrôle, c’est mon procès, c’est moi qui déciderait",
rappelle Anne Le Henaff, journaliste à RTL, et d’ajouter : "Au
final, il n’a jamais dit ce que tout le monde espérait aux deux procès :
pourquoi il a fait ce geste atroce ?"
Nordahl Lelandais a-t-il voulu être arbitre de son propre procès ? "Il va
faire en sorte qu’entre la vérité judiciaire et la réalité de ce qui s’est
passé, la réalité des sévices subis par la petite Maëlys, il y ait une
différence. On peut toujours se poser la question de savoir ce qui s’est
réellement passé. Pendant tout le procès, il a fallu faire sans lui", estime Me Fabien Rajon, avocat de la famille de Maëlys.
- Me Fabien Rajon, avocat de la famille de Maëlys et auteur du livre Aux côtés des victimes, aux éditions de l’Archipel
- Anne Le Henaff, journaliste à RTL.
- Jacques Dallest, procureur général au procès de Nordahl Lelandais.
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