39 ans après la disparition de Ludovic Janvier, âgé de six ans à l'époque des faits, l'affaire n'est toujours pas résolue. La disparition de l'enfant dans la banlieue de Grenoble reste un mystère. Et c'est une information livrée en direct sur RTL : bien que classé sans suite, le dossier vient d'être transféré au nouveau "pôle Cold Case", créé récemment à Nanterre.
Ouvert le 1er mars dernier au sein du tribunal judiciaire de Nanterre, le "pôle Cold Case" a pour but de poursuivre les investigations sur des affaires non résolues et de concentrer tous les documents relatifs à une même affaire. Plus de 240 dossiers pourraient y être recensés.
"C'est pour nous une très bonne nouvelle. Nous avons été convoqués le 22 mars dernier au tribunal de Grenoble, on a rencontré la nouvelle juge. Une nouvelle cellule est ouverte depuis début mars à Nanterre, le "pôle Cold Case" et on a accepté de transférer le dossier là-bas", explique sur RTL Virginie Janvier, sœur de Ludovic. Au micro de L'heure du Crime, elle rappelle que "si quelqu'un a vu ou entendu quelque chose, qu'il se manifeste (...) mais qu'il ne nous laisse pas dans l'attente, dans une telle souffrance. On veut savoir la vérité".
L'affaire remonte au printemps 1983. Le 17 mars, en fin d'après-midi, la famille Janvier est presque au grand complet dans le petit appartement du numéro 21 de la rue du docteur Roux à Saint-Martin-d'Hères, une commune limitrophe de Grenoble. Trois des quatre enfants sont là, les garçons Jérôme, 7 ans et demi, Ludovic, 6 ans, et le tout dernier Nicolas, 2 ans. Il ne manque à l'appel que Virginie, 5 ans, la seule fille, qui est chez sa grand-mère dans la Sarthe d'où la famille est originaire.
Jean-Bernard Janvier, le père de famille, demande à son aîné de descendre au bureau de tabac pour aller lui acheter un paquet de Gauloises sans filtre. Jérôme s'exécute, accompagné de ses petits frères. Ils se retrouvent vite aux abords de la place de la République, achètent le paquet de cigarettes.
Les frères Janvier poursuivent leur chemin pour rejoindre
leur domicile quand un autre homme leur fait face. L'homme aborde les enfants et leur dit : "J'ai perdu mon
chien-loup, si vous m'aidez à le retrouver, je vous achèterai des
bonbons". Le ton de l'inconnu n'a rien de menaçant, celui-ci propose de
suivre deux directions différentes, l'un des enfants restera avec lui. Jérôme
part avec son plus petit frère. Ludovic va faire le tour du pâté de maison
avec l'homme, les deux groupes se séparent. "J'ai vu son
inquiétude dans ses yeux, là, j'ai compris que j'avais fait une bêtise", racontera
des années plus tard Jérôme. Il n'est pas 19h00 ce jeudi 17 mars 1983, c'est
la dernière fois que Ludovic Janvier est aperçu en vie.
Le père de famille est le premier à arpenter le quartier à
la recherche de Ludovic. Mais pas de trace de son petit garçon. L'inquiétude
grandit, à 20h25, la sûreté urbaine est prévenue de la
disparition. Des patrouilles quadrillent le secteur, personne n'a vu
l'enfant. Jérôme aide les policiers à établir un portrait-robot du
ravisseur. Le gérant du bureau de tabac, au numéro 63 de la rue Jules Vallès,
indique qu'un homme accompagné d'un petit garçon, est venu acheter des
bonbons.
Sur une photo qu'on lui présente, la buraliste va identifier Ludovic Janvier. Elle indique alors qu'une voiture a démarré dès qu'ils sont sortis mais ne peut pas dire qui aurait pu monter à l'intérieur. Depuis, plus aucune nouvelle de l'enfant...
- Virginie et Jérôme Janvier, sœur et frère de Ludovic
- Maitre Didier Seban, l’un des avocats de la famille
- Serge Pueyo, correspondant RTL à Grenoble.
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