Le dimanche 2 novembre 1969, au matin, deux Parisiens qui reviennent d'une partie de pêche à pied, arpentent le sentier côtier qui suit le bord de mer. En marchant, ils aperçoivent une forme humaine qui git en contrebas. Quelqu'un qui a probablement fait une chute. Les deux hommes s'approchent de l'individu. Il est trop tard, il ne respire plus et un peu de sang semble avoir coulé le long de son cou.
Les secours et les gendarmes sont alertés. Les poches du malheureux, ainsi qu'un sac retrouvé à côté du corps, sont fouillés. On trouve trois cigares hollandais, une lampe électrique, un plan de Paris, une paire de chaussures, un tableau de change avec les monnaies étrangères, un sandwich, une banane et une somme de 240 francs. Le mort de la falaise est identifié grâce à son passeport : Serge Le Petit, 16 ans, lycéen, domicilié chez ses parents à Cherbourg, tout près du port.
Le corps de Serge Le Petit est
transporté à la morgue de l'hôpital Pasteur, à Cherbourg, pour l'autopsie. Les docteurs Marty et Fresquet confirment que c'est bien une balle de
petit calibre qui a pénétré derrière la tête. "Le jeune homme est mort
foudroyé, il s'est vidé de son sang" indique le magistrat. Les gendarmes
ratissent à nouveau la falaise de Landemer mais aucune douille, ni pistolet ne
sont retrouvés. Les enquêteurs sont par ailleurs affirmatifs : le lycéen a été
abattu au pied de ladite falaise.
Ce weekend de Toussaint, Serge était seul dans l'appartement familial. Ses parents étaient partis en Bretagne, région dont ils sont originaires. Il les avait prévenu, dix jours plus tôt, qu'il ne les accompagnerait pas. Avait-il déjà prévu de se rendre près de La Hague ?
L'appartement est perquisitionné par les enquêteurs. Ils fouillent en priorité la chambre du lycéen. On y trouve une valise toute faite mais qui, curieusement, n'a pas été emportée. Dans le tiroir d'une table basse, il y a une lettre écrite de sa main, adressée aux parents : "Ne vous affolez pas, je suis parti mais je reviendrai d'ici quelques années... Peut-être... Quand vous lirez cette lettre, je serai sans doute loin de France. Ne vous inquiétez pas, j'aurai rapidement de l'argent et je vous en prie, ne me faites pas rechercher".
52 après la mort de Serge Le Petit, le mystère persiste et l'affaire n'a toujours pas été résolue. "Je pense qu'il y a quelqu'un qui sait. Le travail d'Agnès Villette avec son livre est intéressant et il peut réveiller des mémoires. En tout cas c'est ce qu'on espère", souligne Philippe Bertin, journaliste pour La Manche Libre et Tendance Ouest au micro de L'heure du Crime.
- René Moirand, à l'époque journaliste pour "La Presse de la Manche"
- Philippe Bertin, journaliste pour La Manche Libre et Tendance Ouest
- Agnès Villette, journaliste indépendante et enseignante. Elle a enquêté sur l'affaire Le Petit pour l'écriture d'un livre qui sortira prochainement
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