- 38m43s
4 min de lecture
La police tient la presse à l'écart alors que la reconstitution du meurtre des trois membres de la famille Storme par le suspect Léopold Storme a lieu le 8 novembre 2007
Crédit : FRANCOIS WALSCHAERTS / BELGA / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Dimanche 17 juin 2007, un couple pousse la porte d'un magasin spécialisé dans les rideaux et les tapis dans le centre de Bruxelles. Ils viennent chercher leur commande, mais la boutique est déserte. En s'approchant du comptoir, les clients découvrent un corps ensanglanté, celui de la patronne de la boutique, Caroline Storme, 48 ans.
Les secours et la police sont appelés. Dans la réserve, au fond du magasin, ils tombent sur le propriétaire, François-Xavier Storme, 48 ans, écroulé contre un mur taché de sang. À côté de lui repose leur fille de 21 ans que tout le monde surnomme Carlouchka. Le ou les tueurs se sont acharnés sur les Storme : 33 coups de couteau sur le corps de la mère, 24 pour son mari et 44 pour la fille hâtivement déshabillée. Les décès remonteraient à la veille.
Les proches de la famille Storme décrivent une famille travailleuse, très unie. Leurs deux enfants se destinaient à devenir ingénieurs. Carlouchka était très brillante. Léopold, le cadet, 19 ans, était un peu moins sérieux. Au moment du drame, il était loin de la boutique.
Dimanche 17 juin, cinq heures après la découverte des corps, Léopold Storme est de retour à Bruxelles. Les policiers qui l'accueillent sont surpris que le jeune homme ne pose aucune question. Dans son sac, on trouve un peu de cannabis. Léopold dit consommer des stupéfiants depuis l'âge de seize ans. Les enquêteurs observent que le jeune homme a de nombreuses traces de coupures sur les mains. Il dit s'être blessé jeudi en déménageant une machine dans le magasin familial. Pour les autres marques, il s'agit d'automutilations récentes. Une empreinte de chaussure pointure 45, comme lui, a été retrouvée mêlée au sang des victimes.
Lundi 18 juin, Léopold Storme est inculpé d'assassinats par la juge Berta Bernardo-Mendez. Il indique qu'il est bien revenu au magasin le samedi 16 juin depuis Ostende. Il avait oublié des cahiers pour ses révisions. En entrant dans le magasin, il dit s’être trouvé face à un homme cagoulé. Il s'est battu. Un autre homme masqué a surgi avec un couteau. Puis il a reçu un coup sur la tête. Il s'est réveillé vingt minutes plus tard et a vu les corps de son père et de sa sœur. Storme raconte qu'il était couvert de sang. Il a été pris de panique, persuadé qu'on allait l'accuser. Il a nettoyé la pièce. Il a dénudé sa sœur pour faire penser à un viol et ainsi le disculper.
Mardi 3 juin 2008, un an après les crimes, Me Pierre Huet, avocat de Léopold Storme confirme la présence de sang inconnu sur la scène de crime. "Ce sont des traces ADN que l'on dira anciennes, mais on ne sait pas à qui elles appartiennent. Ces traces ont été comparées à toutes une série de personnes dont des amis de Léopold Storme. On n'a pas identifié le propriétaire de cet ADN, mais ça prouve que les enquêteurs n'ont pas exclu immédiatement la présence d'autres personnes sur les lieux", indique Dominique Demoulin, journaliste à RTL-TVI qui suivi cette affaire.
Léopold Storme reste toutefois en détention. À son sujet, les experts psychiatres rendent des conclusions diamétralement opposées : gravement paranoïaque pour les uns, dépressif, mais non psychotique pour les autres. En août 2009, un dernier rapport tranche en indiquant que le suspect est sain d'esprit et responsable de ses actes.
Lundi 4 octobre 2010, Léopold Storme, 23 ans, est dans le box des accusés de la cour d'assises de Bruxelles. Les experts présentent l'accusé côté pile, comme un "petit garçon aimant, poli, doux, protecteur". Côté face, comme un passionné de couteaux, consommateur de stupéfiants et collectionneur de sex-toys. Léopold Storme s'adresse aux jurés. "Je tenais à clamer publiquement mon innocence et je le ferai toute ma vie s'il le faut", dit-il. Il est condamné à 26 ans de prison, avant d'être mis sous libération conditionnelle en 2027.
"Nous n'avons pas le fin mot de l'histoire, regrette Me Fabian Lauvaux, qui a été l’un des avocats de Léopold Storme. On n'a aucune réponse par rapport au mobile, aux raisons pour lesquelles ces homicides ont eu lieu."
- Dominique Demoulin, journaliste à RTL-TVI qui suivi cette affaire.
- Me Fabian Lauvaux, avocat à Charleroi, a été l’un des avocats de Léopold Storme.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte