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Affaire Jean-Claude Romand : pourquoi a-t-il tué toute sa famille ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire Jean-Claude Romand. En janvier 1993, le nom de ce médecin français de l'OMS à Genève apparait derrière le quintuple assassinat de sa famille. Comment expliquer une telle tragédie ?

Jean-Claude Romand lors de son procès en 1996
Crédit : Philippe DESMAZES / AFP
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Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau
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Lundi 11 janvier 1993, les pompiers fracturent une porte-fenêtre pour pénétrer dans une grosse maison où un feu s'est déclaré, à Prévessin-Moëns, dans l'Ain. Dans une chambre, un couple inerte. Le mari, Jean-Claude Romand, 38 ans, médecin, est somnolent, mais vivant. L'épouse, Florence, 37 ans, est morte après avoir reçu des coups à la tête. Dans une autre chambre, les enfants, Caroline, 7 ans, et Antoine, 5 ans, gisent partiellement carbonisés sur leurs lits, abattus de plusieurs balles dans le dos.

Quelques heures plus tard, à 120 kilomètres de là, les corps d'Aimé et Anne-Marie Romand, les parents de Jean-Claude, sont retrouvés, tués par balles. Tout comme le chien de la maison. Jean-Claude Romand, hospitalisé, est le suspect numéro un.

En plus, contrairement à ce qu'il racontait, il n’a jamais été médecin, ni chercheur à l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, à Genève. Depuis des années, il passait ses journées de travail sur des parkings et profitait de l'argent emprunté à ses parents et à sa belle-famille. Il disait placer ces sommes en Suisse. Au moment des crimes, le faux docteur était acculé, grevé de dettes, au pied du mur.

Lundi 18 janvier, une semaine après la série de crimes, Jean-Claude Romand est entendu sur son lit d'hôpital. Il nie avoir tué sa famille. "Quand même, dit-il, on ne tue pas son père et sa mère, d’abord en tant que chrétien, puis comme être humain. C'est le deuxième commandement de Dieu". Il avoue pourtant quatre jours plus tard. 

Cacher à tout prix la vérité

En 1994, des experts vont examiner le faux médecin. Un rapport explique que Jean-Claude Romand s'est créé un double. Mardi 25 juin 1996, l'homme de 42 ans comparait devant la cour d'assises de l'Ain, à Bourg-en-Bresse. L'accusé reconnait que s'il avait dit la vérité, tout cela ne serait pas arrivé. "C'est ce mensonge qui est à l'origine des cinq morts", explique-t-il. 

"Quand il rentre dans le box des accusés, c'est quelqu'un qui baisse les yeux, qui n'a pas l'air très à l'aise. Quand on évoque les faits qui lui sont reprochés, il n'a pas de réaction, raconte Dominique Verdeilhan, journaliste et chroniqueur judiciaire. Le seul moment où il se passe quelque chose à l'audience, ce n'est pas quand on lui parle de la mort de sa femme ou de ses enfants, c'est quand on va lui parler du chien. C'est à ce moment-là qu'il va s'effondrer dans le box en criant, en tapant du pied et en disant cette phrase totalement hallucinante : "C'était le seul à qui je faisais des confessions".

Un expert psychiatre indique que "la tricherie de Jean-Claude Romand allait éclater". "Plus que de perdre la face, c'était vraiment un écoulement psychique et un anéantissement puisque ce personnage venait certainement comblé une béance narcissique, analyse Véronique Sousset, directrice de prison et auteure du livre Dans la tête de JCR. Il est condamné à la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. En 2019, Jean-Claude Romand, 65 ans, quitte la centrale de Saint-Maur pour rejoindre l'abbaye bénédictine de Fontgombault, dans l'Indre où il y réside sous bracelet électronique. 

Depuis dix ans, il rembourse ses dettes à la famille Crolet, celle de son épouse Florence. Il a été condamné à régler 557.064 euros de dommages et intérêts à hauteur de 60 euros par mois. En 2022, il n'avait plus son bracelet électronique. Lors de son procès, le psychiatre Daniel Settelen avait cité cette réflexion glaçante de Jean-Claude Romand : "J'ai tué tous ceux que j'aime, mais je suis enfin moi".

Les invités de "L'Heure du crime"

- Véronique Sousset, directrice de prison, directrice interrégionale des services pénitentiaires et auteure du livre Dans la tête de JCR, publié aux éditions du Cherche Midi.
- Dominique Verdeilhan, journaliste, chroniqueur judiciaire et auteur du livre Les magistrats sur le divan, publié aux éditions Litos.
- Olivier Masson, technicien réalisateur à RTL, donne des cours d’ingénierie du son aux détenus en prison où il a côtoyé Jean-Claude Romand.



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