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4 min de lecture

Affaire François Vergniaud : comment le "violeur au carton" a pu tromper la justice ?

PODCAST - "L'Heure du crime" revient sur l'affaire François Vergniaud. À l'été 2020, à Nantes, cet homme se retrouve impliqué dans le viol et le meurtre d'une adolescente de 15 ans. Sorti de prison il y a quatre ans, il avait déjà été condamné pour neuf viols, quatre tentatives et une agression sexuelle.

Le palais de justice de Nantes

Crédit : DAMIEN MEYER / AFP

L'INTÉGRALE - François Vergniaud : le chemin sans retour du "violeur au carton"

00:38:58

L'ENQUÊTE - François Vergniaud: comment cet individu a t-il pu tromper tout son monde ?

00:13:40

Jean-Alphonse Richard & Julie Morisseau

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Jeudi 20 août 2020, les pompiers de Nantes sont alertés d'un incendie dans les combles d'un petit immeuble désaffecté, dans une arrière-cour, tout près du marché Talensac. Une fois les fumées dissipées, ils découvrent le corps d'une jeune femme en partie dénudé. Cette adolescente qui allait fêter ses seize ans se prénomme Céleste. Elle allait rentrer en première dans un lycée professionnel. 

La police judiciaire de Nantes ne dispose ni d'images de vidéosurveillance, ni de témoignage direct. Le fichier des délinquants sexuels est étudié. Le nom de François Vergniaud, 46 ans, chef d'équipe dans une briquèterie de la région, attire très vite l'attention. Il est sorti de prison il y a quatre ans. En 2005, il avait été condamné à dix-huit ans de prison à Poitiers, pour une série de neuf viols de jeunes femmes, quatre tentatives et une agression sexuelle.

À l’époque, il était surnommé le "violeur au carton" en raison de son mode opératoire. Il demandait de l'aide à sa victime pour l'aider à transporter un colis, puis lui sautait dessus, parfois sous la menace d'un couteau. Céleste serait-elle tombée dans ce piège ? Une certitude : il était bien dans le coin à l'heure du crime. Son ADN, qui figure au fichier des empreintes génétiques, a été détecté sur la scène de crime.


Jeudi 27 août, François Vergniaud est interpellé dans la maison où il vit à Mésanger. Il avoue le viol et le meurtre de Céleste. Il raconte avoir pris la direction de Nantes en voiture, une bouteille de javel dans le coffre. Quand il a vu Céleste dans la rue, il l'a abordée en lui demandant de l’aider à transporter un colis. Elle a accepté. Il l'a entraînée de force dans l'escalier. Il l'a violée et a serré à deux reprises le cou avec un lien. Pour lui, ce crime était inéluctable : "Si Céleste n'était pas morte, il y en aurait eu d'autres".

Un personnage complexe

François Vergniaud évoque des pulsions qui, malgré son suivi psychologique, reviennent. "C'est une personnalité complexe. Il a des angoisses de plus en plus présentes. Il tente diverses choses avant ce drame, explique Nathalie Hamon, journaliste à Ouest-France, à Nantes. Il regarde beaucoup de vidéos pornographiques extrêmement violentes, il prend rendez-vous avec des prostitués. On peut dire qu'il tente de réfréner cette volonté de récidiver, mais on peut aussi dire qu'il alimente ses pulsions." 

Les enquêteurs, le juge et le procureur sont abasourdis par ce récidiviste que personne n'a vu venir. Ni les autorités, ni sa famille. "Il montre une facette de lui qui coche toutes les cases de la réinsertion, indique Nathalie Hamon. Tous les voyants étaient au vert." Il justifiait ses changements d'adresse et avait commencé à indemniser ses victimes. Il respectait à la lettre ses rendez-vous chez le psychothérapeute, une fois tous les deux mois. François Vergniaud a été élevé dans un milieu modeste et affectueux, une famille unie où la violence, l'alcool, les déviances sexuelles n'avaient pas leur place. "Rien dans l'histoire de cet homme ne permet d'expliquer sa perversité", note l'experte.

Vendredi 25 octobre 2024, François Vergniaud, 50 ans, apparait devant la cour d'assises de la Loire-Atlantique, à Nantes. La maman de Céleste témoigne : "On était une famille très heureuse, ce ne sera plus jamais le cas. J'ai de la colère depuis quatre ans. Quinze viols, douze ans de prison, il ressort. Mais tout va bien", regrette-t-elle. "Mon mal-être est apparu suite à des déceptions amoureuses", explique le récidiviste. Jeudi 31 octobre 2024, François Vergniaud est condamné à la perpétuité assortie d'une peine de 22 ans de sûreté.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Mathieu Lopinot, correspondant RTL à Nantes qui a suivi le début de cette affaire.
- Nathalie Hamon, journaliste à Nantes pour le journal Ouest-France.
- Me Pauline Loirat, avocate au barreau de Nantes et avocate de l’association Innocence en danger au procès de François Vergniaud.  



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