Le 20 janvier 1997, le Grand Hôtel de Saint-Quentin, une institution de la région des Hauts-de-France, devient le théâtre d'un triple meurtre. Ce jour-là, deux employés sont bloqués à l'extérieur de l'établissement. L'hôtel est fermé et personne ne répond au téléphone. Après avoir récupéré un pass auprès de l'hôtel voisin, qui appartient au même propriétaire, tous deux parviennent à entrer. Au sein de l'établissement, le silence domine. Et l'obscurité dans laquelle est plongé l'hôtel interroge : où sont passés les autres employés ?
Les salariés, inquiets, se dirigent vers la suite - et appartement - du directeur du Grand Hôtel, Léo Roupioz. La découverte est macabre : le corps de Léo Roupioz gît sur le sol, à proximité du cadavre de sa compagne également gérante de l'établissement, Gisèle Kuntzler. Tous deux sont morts à la suite de violents coups sur le crâne. Le commissariat de Saint Quentin est aussitôt prévenu.
Deux employés manquent étrangement à l'appel : une réceptionniste et un garçon d'étage. Les enquêteurs passent au crible chaque pièce. Puis, dans la cave à vin, découvrent le corps de la réceptionniste de 32 ans, frappée à coups de hachette puis d'une balle. Dans la réserve, les enquêteurs tombent sur l'autre salarié. Le jeune homme, sous le choc, explique avoir été jeté dans cette pièce à son arrivée par le veilleur de nuit, Jean-Baptiste Hennequin.
Ce dernier devient le principal suspect, et pour cause : il s'est volatilisé. S'ensuit quatre mois de cavale et d'enquête, avant que Jean-Baptiste Hennequin ne soit finalement arrêté dans la chambre d'un hôtel du Xe arrondissement de Paris.
Dans L'Heure du Crime, Me Anne-Laure Pillon, l'avocate de Jean-Baptiste Hennequin, est revenue sur la personnalité complexe de son client. "C'est un pur solitaire, c'est ce qu'il m'a donné comme impression. J'ai passé cinq jours entiers avec lui à la maison d'arrêt à discuter, à préparer son audience. Et j'ai trouvé que c'était un homme qui, finalement, ne connaissait pas l'amour et n'avait jamais connu l'amour."
"Il ignorait ce que ça pouvait être. C'est un homme qui pouvait dire aux assises 'oui, j'ai des amis'. Sauf que non, il n'avait pas d'amis. Il ne savait pas ce que c'était que l'amitié. C'est un homme qui, effectivement, ne vivait qu'avec lui-même", a-t-elle déclaré au micro de Jean-Alphonse Richard.
Le 18 juin 1999, Jean-Baptiste Hennequin est condamné à la perpétuité pour le triple assassinat. Le tueur n'a jamais réellement expliqué les raisons de son geste, excepté le fait qu'il avait une aversion pour les patrons. Le Grand Hôtel de Saint-Quentin ne s'est jamais relevé du drame. L'établissement a définitivement ses portes à l'automne 2019.
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