Fabrice Ladoux, Ludovic Janvier, Charazed Bendouiou... Qui sont les "Disparus de l'Isère" ?

Le 13 janvier 1989, Fabrice Ladoux, un collégien de 12 ans, quitte son domicile à Grenoble direction l'école. Le garçon n'atteindra jamais sa destination : il disparaît sur le chemin, sans laisser de traces. Son cadavre est retrouvé deux jours plus tard, le 15 janvier, dans une décharge à Quaix-en-Chartreuse, une commune de l’Isère à proximité de Grenoble. L'enfant a été étranglé, violé et battu à mort. 

L'affaire inquiète : Fabrice Ladoux n'est pas un cas isolé. C'est le huitième enfant à disparaître dans le département en seulement quelques années. Sa disparition pourrait notamment être liée à d'autres affaires, comme celles de Grégory Dubrulle - unique rescapé de cette série de meurtres - et Ludovic Janvier, tous deux enlevés à Grenoble en 1983 d'une part, et Charazed Bendouiou à Bourgoin-Jallieu (Isère) en 1987 d'autre part.

Plusieurs noms s'ajoutent à cette longue liste : Philippe Pignot, 13 ans, disparu en 1980, Anissa Ouadi, 5 ans, disparue en 1985, Nathalie Boyer, 15 ans, disparue en 1988... Entre 1980 et 1997, près d'une dizaine d'enfants de 5 à 15 ans ont disparu ou qui ont été retrouvés morts dans le département de l'Isère.

Aujourd'hui, plusieurs de ces dossiers criminels sont entre les mains du pôle cold-cases de Nanterre, entre autres celui de Fabrice Ladoux, dont le corps a été exhumé en mars 2023 pour de nouvelles investigations, et Ludovic Janvier, dont le corps n'a jamais été retrouvé. 

À ce jour, uniquement trois de ces dossiers criminels ont été résolus. Pour les autres, c'est grâce à la persévérance des familles des victimes et à leurs avocats qu'une enquête a été rouverte, malgré les non-lieux qui les ont frappés, ou les menaces constantes de refermer les dossiers. Dans L'Heure du Crime, Me Didier Seban, l'avocat des familles des victimes, est revenu sur son combat pour continuer les investigations dans ces affaires.

"On nous disait 'finalement, on ne peut plus continuer l'enquête', l'affaire est prescrite et le procureur général a suivi notre avis en disant 'non, ce n'est pas prescrit, on peut continuer'. Il y a des pistes, il y a des éléments d'enquête, qui n'ont pas été repris. Et là aussi, nous avons eu le soutien du parquet qui a conclu comme nous, qu'il fallait reprendre", a expliqué l'avocat spécialiste des Cold-cases en 2015, au micro de Jacques Pradel.