Meurtre de Céline Jourdan : "Je pense à elle encore tous les jours", réagit le père de la victime

PODCAST - "L'Heure du Crime" s'intéresse à l'affaire sur le viol et le meurtre, à l'été 1988 dans un village de Haute-Provence, de la petite Céline Jourdan, six ans et demi. Deux hommes, Richard Roman, Didier Gentil, comparaissent aux assises plus de quatre ans après les faits. Seulement un seul sera condamné.

Rose-Marie et André les grand-parents paternels de la petite Céline Jourdan, violée et assassinée en juillet 1988, manifestent le 25 octobre 1990 contre le non-lieu suivi de la remise en liberté de Richard Roman, l'un des deux inculpés.

Crédit : ERIC CABANIS / AFP

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Le 26 juillet 1988, Céline Jourdan, 6 ans et demi disparaît sous les yeux de son père alors qu’ils se trouvaient dans un bar. Ce dernier alerte la gendarmerie qui retrouve le corps le lendemain sous une bâche en bordure d’une route à 1 km du domicile. "J’ai d’abord pensé à un rapt, mais je me suis vite dit qu’on allait la retrouver morte...", avoue Gilbert Jourdan, père de Céline et invité de L'Heure du Crime.

La victime semble désarticulée. Une grosse pierre tachée de sang est retrouvée à proximité. Elle a fracassé son crâne. Le légiste indique également que Céline a été violée.

Avant même la découverte du corps, le regard des gendarmes se portent sur Didier Gentil, 24 ans, surnommé le "Tatoué" et Richard Roman, 28 ans, appelé "L'Indien" car il a installé un tipi dans sa propriété. Un témoin indique avoir vu Didier Gentil dans la soirée, en compagnie de la petite fille.

Une expédition sordide

Les deux hommes sont placés en garde à vue. Après 1 h 30, Gentil passe aux aveux et charge Roman. Gentil affirme que son ami avait jeté son dévolu sur Céline et voulait la violer. Lui avait pour mission de sortir la petite fille du bar, mais la tuer n’était pas au programme. Roman confirme les déclarations de Gentil et s’excuse auprès de la famille.

Contre toute attente, une ordonnance de non-lieu est attribuée à Richard Roman le 24 octobre 1990. Le juge estime que les enquêteurs ont guidé le suspect dans ses aveux. La famille de Céline fait appel d'un non-lieu qu'elle juge scandaleux. "Didier n’a jamais avoué le meurtre, c’est Richard Roman qui donne tous les détails", réagit le Gilbert Jourdan.

Un mois plus tard, la justice annule le non-lieu. Le procureur général demande "le rétablissement de l'équilibre entre les deux inculpés". Le procès des deux hommes a lieu en novembre 1992. Didier Gentil revient sur ses déclarations. Il dit désormais assumer tout seul le crime. Après deux mois d’audiences, Gentil est condamné à la perpétuité avec 28 ans de sûreté et Richard Roman est acquitté.

Libérable depuis 2020, Gentil est toujours incarcéré. Richard Roman est décédé lui en juin 2008 à l'âge de 49 ans. "Avec ses aveux, j’ai toujours eu l’intime conviction que Roman était coupable", conclut Patrick Sébastien, ami du père Céline et invité de L'Heure du Crime.