Affaire Grégory : qu'est-ce que la stylométrie, cette technique utilisée pour trouver l'identité du corbeau ?

Les enquêteurs du dossier de la mort du petit Grégory s'appuient sur la stylométrie pour convoquer une nouvelle fois Jacqueline Jacob. Mais de quoi s'agit-il ?

Commune de Lépanges-sur-Vologne, où habitaient les parents du petit Grégory

Crédit : Jean-Christophe Verhaegen / AFP

AFFAIRE GREGORY - Qu'a révélé la stylométrie des lettres du corbeau jusqu'ici ?

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Y aura-t-il un jour un procès sur l'affaire Grégory ? Plus de 40 ans après le meurtre du petit garçon de 4 ans, Jacqueline Jacob, 80 ans, la grand-tante de Grégory, va être convoquée dans les mois qui viennent en vue d'une possible mise en examen. Elle avait déjà été poursuivie, mais la procédure avait été annulée pour des questions de forme. Sur le fond, les soupçons restent les mêmes : qu'elle soit l'auteur notamment d'une des lettres du corbeau qui avait revendiqué le crime après le meurtre. Et les enquêteurs s'appuient sur ce qu'on appelle la "stylométrie".

Il s'agit d'une technique qui affirme pouvoir identifier les auteurs de textes dont l'origine est incertaine ou discutée. La stylométrie analyse le vocabulaire utilisé, la syntaxe, les ponctuations, les éventuelles répétitions. Le résultat aboutit à une signature unique selon les promoteurs de la discipline. Dès 2017, la juge en charge du dossier Grégory avait donc requis une société suisse spécialisée et transmis d'une part les trois principales lettres de corbeau reçues par les Villemin avant le crime, ainsi que la lettre de revendication, et d'autre part des écrits de Jacqueline Jacob et ceux d'autres protagonistes du dossier.

Les conclusions très tranchées ont été rendues en 2021. Le style de Jacqueline Jacob est hautement similaire et les analyses soutiennent fortement l'hypothèse qu'elle a rédigé ces lettres de corbeau, d'après la société suisse. Des résultats balayés par l'avocat Jacqueline Jacob qui qualifie depuis le départ la stylométrie de charlatanisme. Une expertise qui sera donc âprement débattue s'il devait y avoir un jour un procès.

La grand-tante réaffirme sa totale innocence, mais les parents de Grégory s'accrochent à l'espoir de voir un jour cette affaire jugée au tribunal.

"Nous restons totalement motivés parce que nous défendons des personnes très remarquables, Jean-Marie et Christine Villemin, explique sur RTL leur avocat, maître Saint-Pierre. Et pour elles, pour la mémoire de leur enfant, nous nous battrons jusqu'au bout. Dans une société comme la nôtre, aussi éduquée, civilisée, il est hors de question de refermer comme cela le dossier de l'assassinat d'un gosse de 4 ans au motif que c'est trop tard. On continuera jusqu'au bout".

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