Le 16 octobre 1984, il y a 40 ans, le corps sans vie de Grégory Villemin, 4 ans, est retrouvé les pieds et poings liés dans la Vologne, à environ six kilomètres du domicile familial, situé à Lépanges-sur-Vologne (Vosges).
Pendant plusieurs années après le lendemain du drame, Christine et Jean-Marie Villemin, continueront de recevoir des lettres anonymes signées de menaces de la part d'un corbeau sans jamais que ce dernier ne soit réellement identifié.
Quarante après les faits, l'affaire Grégory demeure l'un des plus grands mystères de la justice française. Des questions sans réponses continuent de planer sur les circonstances du drame et l'affaire n'est pas près de livrer ses derniers secrets sur plusieurs membres de la famille du petit garçon. Où en sont les protagonistes liés à cette mystérieuse disparition ? Que sont-ils devenus quarante ans après les faits ?
Les parents de l'enfant disparu en octobre 1984, ont derrière eux trente ans de reconstruction, et espèrent que la quête de vérité sur le meurtre soit un jour menée à son terme. Le couple, est aujourd'hui installé loin des Vosges, et habite une maison au bord de la forêt dans l'Essonne. Jean-Marie Villemin, 66 ans, l'un des hommes au cœur de l'affaire est aujourd'hui retraité.
L'ex-contremaître à l'usine Autocoussin de La Chapelle-devant-Bruyères (Vosges) partage toujours sa vie avec sa femme Christine Villemin, 64 ans, qui travaille à Paris dans une maison d'édition. Depuis la mort de Grégory, le couple a accueilli trois enfants, prénommés Emeline et Simon et Julien.
D'après les révélations de Purepeople en 2021, ce dernier, âgé de 39 ans, est père de famille et directeur d'une boutique d'optique. Les deux derniers poursuivent des parcours dans l'éducation : Emeline, 31 ans, est professeure de S.V.T agrégée et Simon, le cadet de la fratrie, préparait le CAPES en 2021.
Jean-Marie Villemin s'est exprimé dans la préface du roman graphique "Grégory" publié le 3 octobre 2024 et consacré à l'affaire. Le père du jeune garçon, qui a participé à la création du livre, raconte la tourmente médiatique vécue par le couple après le drame. "Je me demande comment nous avons survécu" s'interroge-t-il.
Les deux grands-parents du jeune garçon sont tous les deux décédés à quelques années d'intervalle. Monique Villemin, la grand-mère de Grégory est décédé le 19 avril 2020 au sein de l'Ehpad de Baccarat (Meurthe-et-Moselle). La femme de 88 ans, qui avait reconnu avoir écrit une des lettres de menaces anonyme adressée au juge Simon, magistrat en charge de l'affaire en 1989, avant de se rétracter par la suite, emmène bon nombre de secrets familiaux.
Son mari Albert Villemin décédé au même endroit le 18 février 2023, à l'âge de 92 ans. Le couple avait été auditionné une dernière fois en 2017 à son domicile de Granges-Aumontzey (Vosges) dans le cadre de la relance de l'affaire après la mise en examen de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory.
Tué par Jean-Marie Villemin, Bernard Laroche était le suspect numéro 1 peu après la disparition du garçon de 4 ans. Ce dernier avait été inculpé puis libéré par le juge Lambert, contre l'avis du ministère public d'Épinal, avant d'être abattu par Villemin le 29 mars 1985. Un mois après sa mort, la piste menant à Bernard Laroche a été classée en non-lieu.
Sa veuve, Marie-Ange Laroche, vit toujours dans les Vosges. Dans une interview accordée à BFM-TV, elle se dit "détruite" par l'affaire et plaide l'innocence de son mari dans le meurtre de Grégory. "Je connaissais quand même mon mari. C'était quelqu'un de gentil. Il n'aurait jamais fait de mal à un enfant", assure-t-elle. "Ce n’est pas lui ! J’en suis sûre, je suis persuadée que ce n’est pas lui."
Elle dit être "plus en colère" aujourd'hui que les années précédentes et demande ne plus présenter Bernard Laroche comme coupable. "On a enlevé un mari, un père, un grand-père. Je ne pardonne pas. Jamais je ne pourrais pardonner", affirme-t-elle.
Dans ce dernier entretien, Marie-Ange Laroche est revenue sur sa relation avec sa sœur, Murielle Bolle. Lorsque l'affaire a pris de l'ampleur dans les médias, Murielle Bolle a affirmé avoir vu Bernard Laroche en compagnie de Grégory. Un témoignage qu'elle avait retiré quelques jours plus tard. Des rumeurs ont fait croire qu'elle avait été frappée par ses proches après sa déposition, ce que Marie-Ange réfute.
En juin 2017, Murielle Bolle a été mise en examen pour "enlèvement suivi de mort", puis incarcérée, après "un témoignage très précis" d'un cousin éloigné, assurait alors le procureur général. Elle a été libérée plus d'un mois plus tard et sa mise en examen a été annulée au même titre que celle des époux Jacob. Aujourd'hui, quarante ans après les faits, la femme de 55 ans vit toujours dans les Vosges et est mère de trois garçons.
En juin 2017, le couple, ainsi que Ginette Villemin, tante de Grégory sont mis en examen au même moment que Murielle Bolle pour "enlèvement et séquestration suivie de mort". Le 16 mai 2018, les avocats annoncent l'annulation des mises en examen. La décision de la chambre d'instruction de Dijon précise que cette annulation "porte sur des points de procédure et non pas sur des éléments touchant au fond du dossier."
Comme l'a révélé Femme Actuelle en 2022, via la voix de leur avocat, les époux Jacob essaient aujourd'hui de "vivre leur retraite tranquillement, malgré des petites tracasseries de santé."
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