Affaire Grégory : comment les enquêteurs peuvent faire parler l'ADN

Alors que la piste du complot familial est privilégiée dans l'enquête sur la disparition du petit Grégory, les échantillons de 9 ADN retrouvés sur le corps de l'enfant sont toujours en cours d'analyse. Quelles informations peuvent tirer les enquêteurs de ces examens ?

Un scientifique prélève un de l'ADN (Illustration)

Crédit : Andrew Brookes / Cultura Creative

AFFAIRE GRÉGORY - Comment les enquêteurs arrivent à faire parler l'ADN sur une scène de crime

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Quarante ans après la mort du petit Grégory, retrouvé ligoté dans les Vosges, le mystère reste entier. Les auditions se poursuivent pour faire la lumière sur ce dossier qui compte plus de 17.500 pièces de procédure. La piste du complot familial est privilégiée par les enquêteurs.

Philippe Astruc, procureur de Dijon qui a repris en main l'affaire, rappelait ce mardi 15 octobre sur RTL que pas moins de 9 ADN ont été retrouvés sur le corps de l'enfant. Les échantillons sont toujours en cours d'analyse. 410 personnes y ont été confrontées, mais les résultats sont négatifs à ce stade.

Mais les enquêteurs continuent d'essayer de faire parler l'ADN, avec des méthodes utilisées dans plusieurs dossiers, sur des traces retrouvées sur des scènes de crime. La police scientifique est rodée à ce genre de procédure.

Comment analyse-t-on l'ADN sur une scène de crime ?

Lorsque l'on touche un objet ou quelqu'un, on laisse de l'ADN. Les experts vont gratter l'objet ou la partie du corps qui les intéressent pour le récupérer. Ils vont essayer de repérer sur cet ADN des caractéristiques uniques, appelés des marqueurs, pour ensuite les comparer à ceux présents sur l'ADN du protagoniste d'une affaire ou d'une personne fichée et voir s'il y a des correspondances.

Est-ce que l'ADN est fiable ? Est-il une preuve incontestable ?

La comparaison n'est jamais fiable à 100%. Mais elle peut l'être à 99,99%. Tout dépend si l'on retrouve assez de ces marqueurs sur le brin d'ADN. Le mieux, c'est d'en avoir une vingtaine : et moins on en a, moins l'ADN devient une preuve sérieuse.

En combien temps les résultats sont disponibles ?

Techniquement, si l'ADN est de bonne qualité, les enquêteurs peuvent espérer des résultats en moins de 12h. Mais seulement dans les dossiers les plus urgents, car un laboratoire peut avoir à traiter plus de 10.000 affaires par an, du simple cambriolage jusqu'au meurtre.

Dans le cadre de l’affaire du petit Grégory, les 9 ADN que la justice demande de comparer vont également servir à établir des portraits robots génétiques. Ces échantillons vont être mis à contribution pour tenter de déterminer les caractéristiques morphologiques de son porteur, comme le sexe, la couleur des yeux, les cheveux et la couleur de la peau, par exemple.

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