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Affaire Drost Notthoff : le nœud était presque parfait
"L'Heure du crime" revient sur l'affaire Drost Notthoff. Ce riche homme d'affaires allemand a été retrouvé pendu dans sa villa de la Côte d'Azur en septembre 2011.
Le suicide du riche homme d'affaires allemand Drost Notthoff, retrouvé pendu dans sa villa de la Côte d'Azur en septembre 2011, a bien failli faire illusion. Le geste d'un homme déprimé, âgé de 48 ans, qui n'avait plus foi en l'existence. Dans la villa, rien n'a été dérobé, aucune porte n'a été fracturée, aucune lettre n'a été laissée par le malheureux.
D'évidence, la scène ressemble à un suicide. Sur les lieux, un médecin généraliste penche pour cette hypothèse, ce qui va surprendre les proches de Drost. "Il aimait l'argent, il avait plein de projets, ses affaires allaient bien", raconte à RTL Damien Delseny, chef du service police-justice du Parisien.
C'était sans compter sur le flair d'enquêteurs suspicieux qui vont s'intéresser de très près à d'infimes détails. Par exemple, le nœud de la corde enserrant le coup de la victime a été réalisé à l'envers. L'autopsie de Drost Notthoff ne fera que renforcer les doutes. "Le suicide peut être envisagé, dit le légiste, mais certaines lividités apparaissent comme très inhabituelles. Des ecchymoses sont ainsi présentes, concomitantes au décès."
Un prétendu testament
Très vite, les gendarmes vont suivre la piste d'un couple improbable : une intello effacée, l'ex-compagne de la victime, Grit Bergmann et un artiste peintre baba-cool désargenté, Georges Pierru, se présentant "comme le nouveau Pablo Picasso des temps modernes", explique son avocat au micro de RTL.
La thèse du suicide est écartée quand les enquêteurs découvrent l'existence d'une lettre, une sorte de testament dans lequel Drost Notthoff léguerait ses biens et sa fortune à... Grit Bergmann. Problème, "le testament est composé de fautes d'orthographe que Drost ne fait pas. Le document n'est pas signé comme il faut, il est écrit en majuscule alors que la victime n'écrit jamais en majuscule", détaille Damien Delseny.
Placé en garde à vue en 2015, le couple maléfique avoue, "tout en se rejetant un peu les responsabilités", note le journaliste. Lors du procès, une question se pose : qui a eu l'idée de ce projet criminel ? Qui était sous l'influence de qui ? Si des "zones d'ombres subsistent encore dans cette affaire", note Éric Camous, ils ont été condamnés en 2018 par la cour d'assises des Alpes-Maritimes à 25 ans de réclusion criminelle.
Les invités de "L'Heure du crime"
- Damien Delseny, chef du service police-justice du Parisien.
- Maître Julien Darras, avocat de Georges Pierru, l'un des deux assassins.
- Éric Camous, procureur à l'époque des faits.
