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Les avocats du criminel condamné Roger Bontems Robert Badinter (à gauche) et Philippe Lemaire (à droite), s'adressant à la presse après avoir été reçus par le président français Georges Pompidou, à l'Elysée le 14 novembre 1972.
Crédit : AFP
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Le 19 juin 1967, une femme est retrouvée morte dans un taxi parisien. Volé il y a quelques jours, on retrouve dans la voiture un sac volé. La propriétaire décrit le brigand. Le nom de Claude Buffet apparaît très rapidement. Interpellé, il reconnaît tous ses vols commis depuis des années, mais indique que la mort de la jeune femme était un accident. Claude Buffet est tout de même condamné à perpétuité.
Cinq mois avant la condamnation, c’est Roger Bontems qui a écopé de 20 ans de prison pour vol et agression. Deux condamnés aux antipodes, dont le seul point commun est la cellule fréquentée dans la même prison de Clairvaux, dans l’Aude. Cela suffira pour manigancer leur évasion à l’été 1971. "On ne s'évade pas de Clairvaux, leur plan était voué à l'échec", explique Charles Pelegrini, ancien commissaire et invité de L'Heure du Crime.
Cette dernière tourne au carnage. L’un des surveillants est égorgé et une infirmière a été poignardée. Instigateur de l’évasion, Buffet est décrit par les psychiatres comme "un être attiré irrésistiblement par la cruauté" qui ne supporte pas l’enfermement. Quant à Roger Bontems, "il m'est apparu comme un homme simple, vigoureux, jeune… Un jour, il m’a dit : 'Je n'ai jamais eu de chance', et ça s'est révélé vrai", explique son jeune avocat de l’époque, un certain Robert Badinter. "Il y a un suspense qui est suivi par toute la France, car on sait que l’issue sera mortelle", souligne Mathieu Delahousse, grand reporter et invité de L'Heure du Crime.
Le procès a lieu neuf mois plus tard. Les deux accusés sont entrés dans le palais de justice aux cris de "À mort ! À mort". Avec Me Lemaire, Badinter est bien décidé à démontrer que Bontemps était juste un suiveur. Mais Buffet affirme d’emblée le contraire. L'avocat général ne fait pas la distinction entre Claude Buffet qui mène les audiences, réclame d'être exécuté, et Roger Bontems, comme écrasé par les événements.
"Buffet le pervers est en train de se dire : la dernière personne que j'aurais tuée sera Roger Bontems et j'y serai parvenu grâce à la justice". Ses paroles ne sont pas prises en considération par les jurés. Les deux hommes sont condamnés à mort. Badinter réclame la grâce du président Pompidou, mais elle sera refusée. À partir de ce jour-là, Robert Badinter est parti en croisade contre la peine de mort. Un combat qu’il gagnera en le 9 octobre 1981.
- Mathieu Delahousse, grand reporter à l’hebdomadaire L’Obs. Auteur du livre "La chambre des coupables ", aux éditions Fayard.
- Marie Bardiaux-Vaïante, historienne, scénariste de bandes dessinées. Scénariste de la BD L’abolition – le combat de Robert Badinter, (avec les dessins de Malo Kerfriden), publié aux éditions Glénat. Militante pour l’abolition de la peine de mort universelle.
- Charles Pelegrini, ancien commissaire divisionnaire. À l’époque : jeune commissaire au SRPJ de Reims.
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