Les membres de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Bétharram rendent ce mardi 2 juillet leur rapport. Celui-ci pointe clairement la responsabilité de François Bayrou, aujourd’hui Premier ministre. "Il avait les moyens d’agir alors qu’il était informé, quand il était ministre de l’Éducation nationale et président du Conseil général. Ces violences ont perduré pendant des années", écrivent-ils.
Mais pour Alain Esquerre, lanceur d’alerte, porte-parole des victimes et auteur du livre Dans le silence de Bétharram, si François Bayrou a bien une part de responsabilité, le rapport révèle avant tout "des dysfonctionnements à tous les niveaux", affirme-t-il.
Ce document met en lumière, selon lui, des décennies de maltraitances inadmissibles infligées aux enfants, dans un silence généralisé. "Il y a 80 collectifs qui se sont constitués dans notre pays et qui se sont levés pour dénoncer l’omerta", explique-t-il. "On est sur une vague qui commence seulement, et on va avoir un tsunami si les gens se mettent vraiment à parler. "
Car aujourd’hui encore, des enfants subissent des maltraitances dans certains établissements. Mais, à la différence de l’époque de Bétharram, il existe désormais, selon lui, "une prise de conscience historique de la part du secrétariat général de l’enseignement catholique et des parents d’élèves, qui ont beaucoup failli", poursuit-il.
Aussi pour lui, comme pour le reste des victimes : la priorité absolue reste la protection des enfants. " Les 250 victimes que j’ai écoutées longuement m’ont toutes dit : “Je vais déposer plainte pour les générations futures, parce qu’on ne veut plus jamais ça.", affirme-t-il. Un appel repris dans les recommandations du rapport : "Il faut cesser les châtiments corporels."
Aussi, pour que ces violences cessent, il appelle à une mobilisation collective : " Il faut faire travailler ensemble le SGEC (Secrétariat général de l'enseignement catholique), l'association des parents d'élèves, l’Église, l’État. C’est de notre responsabilité à tous. La société est mûre pour ce changement", affirme-t-il encore.
Enfin, la mise en place d’un fonds d’indemnisation constitue, selon lui, une nécessité : "Il y a urgence d’accompagner les victimes tout au long de leur vie." Et il n’oublie pas la promesse faite par François Bayrou le 15 février dernier," Il nous a assuré qu’il créerait ce fonds. Nous sommes le 2 juillet. Nous n’avons toujours rien ", déplore-t-il, regrettant que ces questions de violences physiques et sexuelles ne soient toujours pas une priorité politique.
"Je me rappelle ces 5,5 millions de Français qui ont été abusés sexuellement pendant leur minorité. Si on veut changer les choses, les gens doivent être accompagnés maintenant. Ils pètent les plombs, les victimes pètent les plombs ", conclut-il.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte