"Bétharram est un repère de pervers", exprime Alain Esquerre, le premier lanceur d'alerte

Alain Esquerre est un ancien élève de l'institution Notre-Dame de Bétharram. Victime de plusieurs violences physiques au sein de l'établissement, il crée un groupe Facebook en 2023 pour libérer la parole et à partir de là, les témoignages ne s'arrêtent plus.

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Premier lanceur d'alerte sur le scandale de Bétharram, Alain Esquerre relate dans son livre Le Silence de Bétharram (Éditions Michel Lafon) sa lutte acharnée contre le déni collectif et le destin brisé de ses camarades.
"Comment peut-on imaginer que ces prêtres qui avaient pignon sur rue, que ces laïcs qui jouissaient d'une autorité certaine puissent se livrer à de telles abominations sur le corps d'enfants", déclare l'ancien élève sur M6. "C'était inimaginable. Bétharram est un repère de pervers", ajoute-t-il.

Le 10 octobre 2023, Alain Esquerre crée un groupe Facebook dédié aux victimes de Notre-Dame de Bétharram : "Très vite, je suis dépassé par le succès. Je recueille énormément de témoignages d'anciens élèves, à la fois de violences physiques et sexuelles. Je n'attendais pas ce tsunami de violences sexuelles."

Dans son ouvrage, il revient sur ses échanges avec les victimes, dont Hélène Perlant, la fille aînée de François Bayrou : "Elle m'appelle. Sa première phrase est "je suis la fille de François Bayrou mais je ne suis pas là pour le défendre."

"On dit de Bétharram que c'est un milieu clos, mais c'est aussi un milieu ouvert", présente-t-il. L'institution possède une communauté enseignante de près de 80 professeurs et des surveillants par dizaines, en plus d'être "un établissement prestigieux dans la région". Pour Alain Esquerre, "il n'est pas question, à aucun moment, que quelqu'un remette en cause cette structure" : "Bien-sûr que les enfants parlaient, qu'ils se confiaient à leur grand-mère sur les violences sexuelles. On ne les croyait pas."

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