3 min de lecture

"Le système ne l'a pas protégée" : sur RTL, la colère d'une mère dont la petite fille dénonce des violences sexuelles d'un animateur périscolaire

Invitée de Marc-Olivier Fogiel, Juliette*, mère d'une petite fille victime présumée d'agressions sexuelles de la part d'un animateur périscolaire, alerte sur les nombreux dysfonctionnements du système scolaire et administratif ayant conduit à ces agissements.

École maternelle française (illustration).

Crédit : Arnaud Paillard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

"Le système ne l'a pas protégée" : sur RTL, la colère d'une mère dont la petite fille dénonce des violences sexuelles d'un animateur périscolaire

00:10:12

Marc-Olivier Fogiel - édité par Chloé Berry

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Léa* avait trois ans et demi quand le cauchemar a commencé. Cette petite fille est l'une des victimes présumées d'agressions sexuelles de la part d'un animateur périscolaire, entre septembre 2024 et avril 2025, à l'école maternelle Alphonse-Baudin, dans le 11e arrondissement de Paris. 

Un mardi soir, sa mère Juliette* reçoit un coup de téléphone de parents d'autres parents d'élèves. Leur fille se serait livrée sur les violences subies et aurait également désigné Léa comme étant une autre victime de ce même animateur. "J'ai tout de suite su de qui il s'agissait", confie la mère de famille, invitée de Marc-Olivier Fogiel sur RTL, ce jeudi 27 novembre. En effet, Juliette avait "un mauvais feeling" le concernant, remarquant "une proximité "pas normale" avec sa fille. "Il la complimentait quand je venais la chercher."

Quand elle apprend la nouvelle, "le ciel (lui])tombe sur la tête". "C'était un cataclysme (...) on comprend tout. Tous les comportements de notre fille depuis la rentrée qui nous inquiétaient, pour lesquels on était allés voir des spécialistes, des médecins, une orthophoniste pour des troubles alimentaires notamment", explique Juliette.

De nombreux "dysfonctionnements"

La mère de Léa porte plainte. Selon son récit, le directeur de l'école de sa fille lui confesse "ne pas sentir" cet animateur. Mais rapidement, le responsable de l'établissement aurait botté en touche, expliquant que "ce n'était pas de (son) ressort". En effet, le recrutement du personnel périscolaire dépend des municipalités, et non de l'Éducation nationale.

Un signalement est fait, l'animateur est suspendu. Si la mère de famille se sent d'abord coupable de ne pas avoir su interpréter les signaux envoyés par sa fille, un autre sentiment prend rapidement de la place : la colère "de l'avoir confiée à un système qui ne l'a pas protégée". 

Au micro de Marc-Olivier Fogiel, Juliette dénonce de sérieux "dysfonctionnements". L'année précédant les faits, une autre mère d'élèves avait dénoncé un comportement similaire à l'égard d'une enfant de petite section. Après ces accusations, l'animateur a été changé de niveau et basculé en moyenne section, dans la classe de Léa.

"On se sent abandonnés par l'institution"

Enfants punis dans le local poubelle, soulevés par l'oreille, moqués devant leurs camarades… D'autres actes de maltraitances ont également été remontés à la municipalité. "On ne peut pas dire que la ville n'était pas au courant", souffle la mère de Léa.

On se sent abandonnés par l'institution. On est face à des personnes qui ont un discours totalement déshumanisé (...). Il n'y a aucune remise en question possible du système en place.

Juliette, mère de Léa

Aujourd'hui, Léa n'est plus inscrite aux activités périscolaires et va mieux, selon sa mère. "Il y a eu un avant et un après suite à la suspension de l'animateur. On a redécouvert notre petite fille, elle était beaucoup plus joyeuse."

David G, 35 ans, devait être jugé devant la 15ᵉ chambre du tribunal correctionnel pour "agressions sexuelles sur mineur de 15 ans" au préjudice de cinq enfants âgés de 3 à 5 ans ce mardi 25 novembre. Le procès a finalement été renvoyé au 26 mai 2026, faute d'avocat.

Un secteur sous tension

Le périscolaire parisien est éclaboussé depuis plusieurs mois par une série de signalements d'agressions sexuelles dans des écoles maternelles.

En 2025, trente animateurs ont été suspendus, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuel, un chiffre stable par rapport aux deux années précédentes, selon la mairie.

Le secteur connaît par ailleurs depuis des années une pénurie de professionnels jugée préoccupante par les syndicats qui tirent régulièrement la sonnette d'alarme à ce sujet. Il tourne désormais avec une part importante de vacataires - parfois recrutés après un entretien express, comme notre journaliste RTL, qui a été embauchée en moins de 10 minutes, sans formation particulière, et sans vérification de son casier judiciaire.

Sur la question de lutte contre les violences sexuelles, la ministre déléguée chargée de l'Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé, a prôné un contrôle "systématique et annuel" du casier judiciaire de l'ensemble des animateurs et agents du périscolaire au contact avec les enfants et ce, quel que soit leur statut.

*Les prénoms ont été changés.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte