Le matin du 4 avril 2017, Bénédicte Belair, 55 ans, est retrouvée morte dans son pavillon de Pont-Sainte-Maxence (Oise). Son compagnon, William, dit avoir retrouvé Bénédicte morte, dans une position étrange, et affirme que "le chien a bouffé son visage".
Le SAMU découvre une scène choquante : Bénédicte est en partie dénudée, le pantalon baissé, le pull relevé, et son corps présente plus de 50 hématomes, une grave blessure à l'œil, des côtes fracturées. Le médecin parle d’une "mutilation minutieuse", conclut à une mort suspecte et demande une autopsie.
Pourtant, les gendarmes n’interrogent William que brièvement, à 2h du matin. Quand on l'interroge sur la multitude d'ecchymoses relevées sur le corps de Bénédicte, son compagnon explique qu'elle tombait souvent quand elle était saoule. Ils lui posent sept questions et le laissent repartir.
Le passé du couple est chargé : condamnation de William en 2012 pour violences sur Bénédicte. Les proches décrivent une Bénédicte maltraitée, repliée sur elle-même, abîmée. Un appel passé à sa sœur dix jours avant sa mort évoque des coups : elle réclame de l’aide, affirme être frappée.
Sylvaine Grévin, sœur de Bénédicte Belair, se souvient : "Bénédicte m'a appelé et je n'arrivais pas à comprendre ce qu'elle disait, car elle pleurait beaucoup. Au bout d'un moment, elle me dit : "Je ne peux plus sortir de la maison, il me séquestre". Et là, elle a tout débalé, on sentait qu'elle était complètement paniquée. Elle m'a raconté : "Mais tu sais, j'ai l'impression qu'il devient de plus en plus fou. Il m'a mis un coup de poing au visage, je suis tombée sur l'arrière de la tête."
Les gendarmes se déplacent, mais aucun procès-verbal n’est rédigé. Ils concluent à une "chute dans l’escalier" alors que la maison est de plain-pied. Le parquet de Senlis classe l’affaire.
En 2020, après le dépôt d’une nouvelle plainte, Sylvaine demande l’analyse de pièces à conviction. Trop tard : les scellés ont été détruits un an et demi après la mort de Bénédicte, sur demande d’un gendarme local.
Les révélations s’enchaînent. En 2025, ce même gendarme est mis en examen pour faux : il aurait fabriqué de faux procès-verbaux attribués au médecin traitant de Bénédicte et à une amie de la victime. Tous deux affirment n’avoir jamais été entendus. Un deuxième gendarme est visé par une plainte pour non-assistance à personne en danger, après un appel ignoré de la victime. Cette plainte a été est classée.
En janvier 2023, William est mis en examen pour violences volontaires et placé sous le statut de témoin assisté pour meurtre. Il reste libre.
Le 23 mai 2025, enfin, la chambre de l’instruction ordonne une reconstitution des faits. Il s’agira de vérifier si une simple succession de chutes peut expliquer les blessures. Une modélisation 3D de la découverte du corps est également lancée.
Pour Sylvaine Grevin, c’est un tournant :
"C'est très important, mais dès le départ, cela aurait dû être initié. C'est quand même incroyable de se dire que huit ans plus tard, on arrive enfin à quelque chose qui se fait de façon très ordinaire, en tout cas pour un meurtre."
- Sylvaine Grévin, sœur de Bénédicte Belair.
- Maître Célia Chauffray, avocate au barreau de Paris et avocate avec Me Olivier Morice de la famille de Bénédicte Belair.
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