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Alexandre Benalla, le 18 septembre 2018, devant la commission d'enquête sénatoriales
Crédit : ALAIN JOCARD / AFP
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C'est une première sous la Ve République. Un secrétaire général de l'Élysée en exercice, Alexis Kholer, est convoqué le 10 avril comme témoin par deux juges d'instructions, en l’occurrence les deux magistrats en charge de l'enquête sur les passeports diplomatiques d'Alexandre Benalla.
Deux autres hiérarques de la présidence, Patrick Strzoda et François-Xavier Lauch, respectivement directeur et chef de cabinet d'Emmanuel Macron, sont convoqués au Palais de justice de Paris le même jour, selon les informations de RTL.
Contactés par RTL, les trois proches du chef de l'État n'ont pas souhaité répondre et indiquer s'ils comptent se rendre à cette convocation. Ils peuvent ne pas venir mais dans ce cas-là, les juges sont en droit de délivrer un mandat d'amener. S'ils répondent à la convocation, ils seront entendus comme simple témoins, sans avocat donc, et ne risquent aucune poursuite. Mais l'audition va une nouvelle fois mettre sur le devant de la scène l'affaire Benalla, qui n'en finit pas de parasiter le quinquennat d'Emmanuel Macron.
Alexis Kohler, Patrick Strzoda, François-Xavier Lauch devraient d'abord être interrogés sur la mécanique qui a permis à Alexandre Benalla de détenir jusqu'à cinq passeports officiels lorsqu'il était en poste à l'Élysée : deux passeports dits "de service", délivrés par le ministère de l'Intérieur, et trois passeports diplomatiques délivrés par le quai d'Orsay.
Entendu par la commission d'enquête sénatoriale le 21 janvier dernier, le directeur de cabinet Patrick Strzoda avait confirmé ces informations et précisé que pour l'obtention de l'un des passeports il avait transmis des "soupçons de falsification" d'un document par Alexandre Benalla au parquet de Paris.
Le ministre de l'intérieur Christophe Castaner avait pour sa part indiqué que les passeports de service d'Alexandre Benalla avait été annulés fin juillet, soit quelques jours après la révélation de l'affaire des violences du 1er mai. Mais que les deux passeports diplomatiques de l'ancien collaborateur de l'Élysée étaient pour leur part restés valides jusqu'à fin décembre, en raison de difficulté à les annuler, une situation similaire ne s'étant jamais présentée à l'administration.
Les trois hommes devraient donc aussi être interrogés sur la raison pour laquelle Alexandre Benalla n'a pas restitué ces passeports après son départ de l'Élysée fin juillet. Dans une interview à Mediapart le 31 décembre 2018, l'intéressé affirme qu'un "salarié" de la présidence lui avait "restitué" les passeports qu'il avait dans son bureau avec ses affaires, ce qui a ensuite été démenti formellement par l'Élysée.
Qui dit vrai ? C'est une des interrogations en suspens. Question cruciale enfin pour les magistrats : l’utilisation indue de ces passeports diplomatiques. Devant la commission d'enquête du Sénat, Patrick Strzoda avait révélé le 16 janvier qu'Alexandre Benalla les avait utilisés "une vingtaine" de fois entre juillet et décembre 2018 pour des voyages privés, notamment en Afrique.
Alexandre Benalla a été mis en examen le 18 janvier 2019 pour "usage public et sans droit" des passeports. En revanche les juges ont simplement placé l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron sous le statut de témoin assisté pour l'usage de faux dénoncé par Patrick Strzoda, les faits n'étant, semble-t-il, pas assez caractérisés à ce stade.
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