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Affaire Alain Pacouret et Monique Calippe : comment leurs meurtriers ont-ils failli réussir le crime parfait ?

PODCAST - "L'Heure du Crime" revient sur l'affaire Alain Pacouret et Monique Calippe. Fin 2023, début 2024, ils sont tous les deux décédés dans des conditions suspectes, à quelques jours d'intervalle. Leurs comptes ont été vidés. Une autopsie va révéler un possible crime.

Un couple de personnes âgées (photo d'illustration).

Crédit : AFP / GEORGES GOBET

L'INTÉGRALE - Alain et Monique : calvaire derrière les volets clos

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L'INTÉGRALE - Alain et Monique : calvaire derrière les volets clos

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Jean-Alphonse Richard - édité par Thomas Bernardon

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Jeudi 25 janvier 2024, les proches de Monique Calippe, 84 ans, décédée dix jours plus tôt, contactent le procureur du Mans. lls veulent s'opposer à l'incinération de leur parente. Ils n'ont pas de preuve formelle de ce qu'ils avancent, mais selon eux la mort de Monique est suspecte. Les économies de la défunte ont disparu de son compte en banque et les employés des pompes funèbres leur ont dit que le visage de Monique était très abîmé. 


À cela s’ajoute une étrange coïncidence : le compagnon de Monique, Alain Pacouret, 84 ans lui aussi, est décédé brutalement dix-sept jours plus tôt. Il a été incinéré. Le couple d’octogénaires logeait chez le fils d'Alain, Alexandre Pacouret, et sa compagne Stéphanie Valès. 

Les gendarmes se rendent tout d'abord à l'adresse officielle de Monique Calippe et Alain Pacouret, un modeste appartement d'Ivry-sur-Seine. Le gardien raconte que le couple, très réservé, a subitement quitté le logement en juillet 2023. Monique et Alain sont en fait partis habiter à Chahaignes, à une cinquantaine de kilomètres du Mans.

Le 22 août 2023, un habitant de Chahaignes, les recueille alors qu'ils errent sur une route, sans aucun bagage. Désorientés, ils se serrent l'un contre l'autre et répètent ces mots : "Ils vont nous retrouver".

Une "maltraitance intrafamiliale"

Lundi 29 janvier 2024, les gendarmes examinent dans le détail les circonstances des décès des deux octogénaires. Concernant Alain Pacouret, le défunt est mort en état de totale dénutrition. La belle-fille répond qu'il ne voulait plus s'alimenter. Aucune ecchymose visible. Quant à Monique Calippe, Stéphanie Valès se contredit sur l'heure de la mort. Au médecin du Samu qui constate des ecchymoses, Stéphanie Valès affirme que la vieille dame a chuté toute seule. 

Les légistes rejettent l’explication de la chute fatale. Selon eux, la vieille dame a été étranglée manuellement. L'os hyoïde est fracturé. Selon l’autopsie, personne n'a tenté de réanimer la victime. Un médecin expert examine toutefois 34 photos du retraité prises en septembre et novembre 2023. Il note des ecchymoses sur le visage et un état de grande maigreur. Le médecin ne peut pas conclure quoi que ce soit sur ce décès. Il le classe dans le champ "de la maltraitance intrafamiliale sur personnes âgées". 

Vendredi 2 février, les gendarmes se présentent à Chahaignes, chez Alexandre Pacouret et Stéphanie Valès. Alexandre raconte une version des faits dans laquelle Monique serait morte de la maladie d'Alzheimer. Le décès d'Alain l'avait également beaucoup touché. Arwen, 19 ans, fils de Stéphanie Valès qui habite dans la maison, dépeint une tout autre réalité. Sa mère giflait parfois les deux octogénaires. Elle leur retirait aussi leurs chaussures, pour éviter qu’ils s’enfuient.

Un possible procès en 2026

En février 2024, Stéphanie Valès est entendue à son tour. "Il a fallu du temps pendant la garde à vue pour qu'elle passe aux aveux. Elle a commencé par nier les faits. Au fil des questions des gendarmes, elle a fini par reconnaitre des violences accidentelles. Puis, à la fin elle a reconnu un meurtre", précise Vincent Gautronneau, journaliste au service police-justice du Parisien / Aujourd'hui en France, dans L'Heure du Crime, sur RTL.

Me Alexandra Hawrylyszyn, avocate des enfants de Monique Calippe, rappelle que par le passé, Stéphanie avait eu un comportement similaire. "Il y a eu une enquête après qu’un résident d’un EHPAD où elle travaillait se soit plaint d’avoir été frappé par Stephanie", explique-t-elle. 

Vendredi 1er août 2025, la juge d'instruction du Mans, Laurence Gautrin, demande le renvoi aux assises de Stéphanie Valès et Alexandre Parcouret pour assassinat, séquestration et abus frauduleux sur Alain Parcouret et Monique Calippe, personnes vulnérables. Si un procès est audiencé, il pourrait se tenir fin 2026. Me Alexandra Hawrylyszyn assure dans Ouest-France qu'on est passé dans cette histoire "tout près du crime parfait". 

Les invités de "L'Heure du Crime"

En partenariat avec Le Parisien / Aujourd'hui en France.
- Vincent Gautronneau, journaliste au service police-justice du Parisien-Aujourd'hui en France. 
Coauteur d'une enquête publiée dans Le Parisien : Mort d'un couple d'octogénaires dans la Sarthe : le double crime était presque parfait
- Me Jean-Guillaume Le Mintier, avocat au barreau de Paris et de Rennes ayant représenté Stéphanie Valès.
- Me Alexandra Hawrylyszyn, avocate au barreau de Paris ayant défendu les enfants de Monique Calippe.

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