"Nous redonner un peu d'espoir" : dans un Liban en crise, les chrétiens attendent la visite du pape avec impatience

Une visite attendue avec beaucoup d'espoir. Le pape Léon XIV doit arriver ce dimanche 30 novembre au Liban pour une visite de trois jours dans ce pays où un tiers de la population est chrétienne. Une nation surtout, enfoncée dans de multiples crises, aussi bien économique que politique, alors que le sud continue d'être ciblé par les forces israéliennes, en guerre contre le Hezbollah.  
Au milieu de ce chaos, le pape se rendra notamment au sanctuaire maronite Saint Charbel, une sorte de Lourdes pour le Liban, un haut lieu du christianisme libanais. Le petit sanctuaire, où des miracles auraient eu lieu d'après l'Église, se prépare pour la première fois à accueillir la visite d'un pape. 

Ici, au milieu des montagnes, des centaines de Libanais viennent prier chaque jour. Avant l'arrivée du pape, le bitume a été refait, les pierres lavées et des drapeaux libanais accrochés. Le père du sanctuaire dirige les opérations: "Ça fait presque un mois et demi que nous préparons la visite. Les choses logistiques. Ça sera la première fois qu'un pape visite notre monastère ici", déclare-t-il au micro de RTL. 

Un lieu connu pour ses miracles

Les seize moines qui vivent ici reclus ont été surpris d'apprendre la visite du pape mais ont ensuite reçu l'aide de nombreux jeunes chrétiens comme Petra, pour les aider à préparer la venue. "Moi mon rôle sera de diriger les gens ici, je vais devoir diriger le pape, les ecclésiastiques mais aussi vous les journalistes, les pèlerins et tous les invités", se réjouit elle auprès de RTL. 
Lors de la venue du pape, plusieurs milliers de personnes sont attendues le long de la route de montagne qui mène au monastère. Il faudra plusieurs heures d'attente pour espérer apercevoir le pape dans ce lieu connu pour ses miracles. C'est d'ailleurs tout un symbole que le souverain pontife se rende au sanctuaire de Saint Charbel. 

Ici, au sous-sol, s'entassent des lettres, béquilles et fauteuil roulant : preuve pour l'église que certains ont été guéris dans ces murs. "Saint Charbel a fait des miracles partout dans le monde. Il est entre guillemets, un Saint international. Peut-être que le pape proclamera le sanctuaire de Saint Charbel, un sanctuaire international", déclare le père du lieu saint. 
Des miracles qui concernent la santé mais aussi le bien-être économique dans un pays où rien ne va. Dans le monastère, les Libanais prient, comme ces quatre jeunes femmes de 20 ans au chômage qui ne peuvent pas quitter le domicile familial. "Ici c'est un endroit où l'on prie pour notre bien-être. Le fait que le pape vienne au Liban, ça va nous redonner un peu d'espoir", sourit l'une d'entre elles. 

Un message de paix, dans un contexte de guerre avec Israël

Devant le cercueil de Saint Charbel, une mère de famille nourrit le même espoir : "J'ai perdu mon commerce dans l'explosion du port de Beyrouth. J'ai tenté de récupérer mes économies, 80.000 dollars à la banque, mais les banques ne nous donnent plus notre argent, il a disparu. Depuis 5 ans, c'est la grande misère alors je prie."
La visite du pape arrive également dans un contexte de guerre avec Israël, un sujet que le souverain pontife devrait aborder, notamment pour envoyer un message de paix. C'est du moins ce qu'espèrent les Libanais, comme ce jeune qui est parti du sud du pays, ravagé par les combats, et sera là pour l'accueillir. "Je pense que pour nous c'est très important, que ça soit le premier voyage dans une terre où les chrétiens souffrent énormément. On espère que ça va lancer des bonnes initiatives pour la paix dans toute la région."
"On a besoin d'un grand miracle pour le pays, tout le monde veut faire la guerre à partir du Liban ou depuis le Liban. On attend de lui ce message de paix parce qu'on a assez de guerre", ajoute de son côté le père du sanctuaire. 

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Mais comme un rappel à la réalité ce samedi avant l'arrivée du pape, l'armée surveille le sanctuaire. Il faut s'arrêter à un barrage militaire pour y accéder.

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