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Le meurtrier présumé de Carole Le Yondre, est conduit par un gendarme a la maison d'arrêt de Nantes, où il a été écroué le 30 juillet 1999
Crédit : FRANK PERRY / AFP
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Les parents de Carole Le Yondre craignent le pire. Voilà six jours que leur fille n'a pas donné signe de vie. Le dimanche 25 juillet 1999, le couperet tombe. Un corps de femme est découvert sur la nationale 178 en direction de Chateaubriant. Le crâne a été fracassé et le bas du corps est totalement nu. Des bouts de cordelette ensanglantée sont près du cadavre. La victime a été identifiée par les gendarmes. Il s'agit bien de Carole Le Yondre.
En retraçant le quotidien de la malheureuse les enquêteurs tombent sur "La Louisiane", un bar dans lequel elle aurait passé la nuit avec cinq jeunes la semaine de sa disparition. Lors de la soirée, la bande aurait bu quelques verres et au moment du départ le patron aurait demandé à Carole de l'aider à faire la vaisselle. La jeune femme serait restée seule avec le gérant, un certain Didier Tallineau.
Mercredi 28 juillet, huit jours après la disparition et la mort de Carole Le Yondre, Didier Tallineau est placé en garde à vue. Il invente un scenario bancal puis avoue le meurtre de l'élève infirmière. Il a essayé de l'embrasser. Elle a refusé. Sous l'effet de la colère, il a saisi une queue de billard et l'a frappée à la tête. Il l'a achevée en la tabassant avec un fût de bière vide. Il a tout nettoyé et caché le corps dans la cave sous une bâche. Le 24 juillet, une visite des gendarmes l'a effrayé et il s'est débarrassé du corps en bordure d'un champ.
Le parquet de la Roche-sur-Yon ouvre une autre information judiciaire. Sur la disparition inexpliquée il y a exactement dix ans, de Catherine Charuau, 23 ans. À l’époque, elle était la compagne de Didier Tallineau. Dans la nuit du 7 au 8 août 1989, le cuisinier avait trouvé sa maison vide. Il habitait en Vendée avec Catherine et explique qu'elle était partie sans laisser d'adresse. Didier Tallineau s'était ensuite envolé du côte de l'Allemagne.
Mardi 16 novembre 1999, Didier Tallineau est placé en garde à vue. Il dit ne pas se souvenir de la disparition. Puis, il passe aux aveux. Le soir du drame, Catherine Charuau l'attendait en peignoir dans la cuisine. Elle lui a reproché de la tromper. Le ton est monté. Il a vu que Catherine avait rassemblé ses affaires sur le lit et s’apprêtait à partir. Tallineau a frappé sa femme et en tombant sa tête à heurté l'évier de la cuisine.
"Il a effectivement une incapacité à accepter la contradiction. il est dans une non-gestion de la frustration. Dès que ça ne va pas dans son sens, il est capable il de rentrer dans une colère noire. Sa relation avec sa mère est bizarre. À la fois il y est très attaché, à la fois elle a été très méchante avec lui. Il a une relation à la mère et à la femme qui est assez singulière", explique Philippe Lemoine, journaliste et rédacteur en chef à Ouest France, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Octobre 2001, Didier Tallineau, 36 ans, impassible, visage long, cheveux bruns plaqués en arrière, est devant la cour d'assises de la Vendée, à la Roche-sur-Yon. Il est jugé pour le meurtre, douze ans auparavant, de sa compagne Catherine Charuau et d'une agression sur Christine Richter, une femme qu'il fréquentait pendant qu'il vivait en Allemagne. Il est condamné à trente ans de réclusion mais fait appel. Un an plus tard, le verdict est le même.
Deux ans après sa dernière condamnation, le coupable fait savoir qu'il est malade. Il souhaite bénéficier de la nouvelle loi Kouchner qui suspend les peines des détenus qui souffrent d’une grave maladie. Il sort de prison et reprend sa vie en Vendée comme si de rien n'était. "Les voisins s’inquiètent, ils voient un homme qui vit comme vous et moi, qui conduit sa voiture, qui prend parfois sa voiture le soir, qui la ramène le lendemain matin et qui n’est pas du tout sur son lit de mort", précise Me Stéphane Maitre, avocat des parents de Carole Le Yondre.
En 2005, Didier Tallineau est réexaminé par les médecins. Sa santé s'est améliorée. Il est réincarcéré à la Roche-sur-Yon. Le mardi 5 décembre 2006, Didier Tallineau, 41 ans, père d'un jeune garçon de huit ans, meurt d'un cancer de la plèvre à l'hôpital de la maison d'arrêt de Fresnes.
- Philippe Lemoine, journaliste et rédacteur en chef à Ouest-France ayant suivi cette affaire pour le quotidien.
- Me Stéphane Maitre, avocat au barreau de Paris, avocat des parents de Carole Le Yondre.
- Philippe Huart, juge d'instruction dans le dossier Catherine Charuau.
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